Environnement

Togo : 4 présumés trafiquants d’ivoires, arrêtés puis déférés à la prison civile de Kara

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Les trafiquants dans les locaux de la BRI à Kara exposant leurs produits

Quatre (04) présumés trafiquants ont été mis aux arrêts le 30 juin 2024 à Kara par la brigade de recherche et d’investigation (BRI) en collaboration avec le Ministère de l’environnement et des ressources forestières (MERF) et Eco Activists for Governance and Law Enforcement (Eagle-Togo). Et pour cause !

Par Nicolas Koffigan ADIGBLI, Lomé

Fin d’activités pour 4 trafiquants. Ils avaient en leur possession 34,36 kilogrammes d’ivoires et de dents d’hippopotames qu’ils s’apprêtaient à vendre. Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, les nommés Ograbako Wendana, Keeg’ba Bogra, Tougma Issifou et Yaméogo Abilou ont d’abord été placés en garde à vue avant d’être présentés au procureur puis déférés le 4 juillet 2024, à la prison civile de Kara. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un million à 50 millions de FCFA.

De nationalités burkinabè et togolaise, ces présumés trafiquants ont été appréhendés par les éléments de la BRI de Kara, alors qu’ils étaient en pleine négociation de vente de 11 grosses défenses d’éléphants, 8 morceaux d’ivoire, de 5 dents d’hippopotames et de deux morceaux de dent d’hippopotame. Dans leurs déclarations, ces derniers ont reconnu les faits qui leurs ont été reprochés.

Le Commissaire de Police Awizoba Yao, Commandant de la BRI, a indiqué face à la presse que les trafiquants d’ivoire interpellés en possession des produits prohibés, rassemblés depuis le Burkina Faso pour être vendus au Togo, seront conduits devant le procureur pour répondre de leurs actes. Il a dit sa fierté d’avoir réussi une telle opération de saisie des produits prohibés. « (…) Il est vraiment nécessaire que les populations collaborent avec les forces de sécurité qui se battent jour et nuit pour lutter contre ce fléau », a-t-il exhorté.

Selon Kansiwoe Yawo, Capitaine des eaux et forêts, Directeur de l’environnement et des ressources forestières de la Kozah, le trafic d’espèces en voie d’extinction au Togo, comme dans de nombreux autres pays, est un problème grave qui menace la biodiversité et les écosystèmes.

« Il contribue à la diminution rapide des populations de certaines espèces animales et végétales, ce qui peut entraîner leur extinction. Ce trafic est souvent alimenté par des réseaux criminels organisés et est lié à d’autres formes de criminalité, comme le trafic de drogue, le braconnage », a-t-il souligné avant d’inviter les populations à collaborer pour le bien de tous, car la destruction des espèces protégées nuit non seulement à l’équilibre de l’écosystème, mais aussi dangereuse pour le pays qui ne peut plus bénéficier de l’économie touristique.

Il a aussi ajouté qu’au Togo, le commerce illégal d’animaux sauvages, notamment les éléphants pour leurs ivoires, est particulièrement préoccupant, car les efforts pour lutter contre ce fléau a nécessité des mesures que le gouvernement a prises pour renforcer la législation, organiser des campagnes de sensibilisation, ainsi que des collaborations internationales pour traquer et démanteler les réseaux de trafiquants.

La disparition des espèces sauvages est un marché lucratif. Plus un produit se fait rare, plus il est cher. Pourtant, le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, entre 20 000 et 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF); équivalent entre 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

Le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational majeur, qui génère des milliards de fonds criminels chaque année. Les trafiquants d’espèces sauvages exploitent les faiblesses des secteurs financiers et non financiers pour déplacer, cacher et blanchir leurs produits, ce qui permet de nouveaux crimes et porte atteinte à l’intégrité financière. Malgré ce fait, dans certains pays, le trafic de faune n’est pas reconnu comme une vraie menace, ce qui permet aux différents réseaux de trafic de prospérer.

Nicolas Koffigan ADIGBLI

(Afrik Management/ Juillet 2024)

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