Métiers

Sénégal/ Médias : Les Professionnels vivent dans la précarité, selon un rapport de la convention des jeunes reporters (CJRS)

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« À l’exception de quelques privilégiés, ils sont rares, les professionnels des médias qui arrivent à vivre décemment de leur métier ». C’est le constat fait dans le rapport qu’a publié la convention des jeunes reporters du Sénégal le 03 mai à l’occasion de ka célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse. Trois problématiques s’y dégagent à travers les réponses aux questions adressées à plus de 200 journalistes issus de différentes entreprises de presse à travers le Sénégal. Il s’agit du contrat de travail, des cotisations sociales, et des conditions de travail.

Par Guy René EKANI, Sénégal

L’enquête menée au sein des entreprises de presse montre que seulement 23,1% disposent d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) et 11,1% à durée déterminée ; 22,2% ont un contrat de prestataire de service contre 17,1% qui ont paraphé un contrat de stagiaire. Une grande partie (26,4%) ne dispose d’aucun lien contractuel avec leurs employeurs.

S’agissant de la couverture sociale, la situation n’est guère reluisante. Le rapport montre clairement que les entreprises de presse au Sénégal ne paient pas les cotisations auprès des institutions chargées de la sécurité sociale de tout travailleur. Sur 215 personnes enquêtées, 86% n’ont aucune prise en charge ni pour eux-mêmes, ni pour leurs conjoints et leurs enfants.

Toujours selon ce rapport, les conditions de travail sont tout aussi déplorables. Alors même que le code du travail du Sénégal fixe le nombre d’heures de travail à 8 heures, ils sont nombreux, les journalistes et techniciens qui vont au-delà de cette norme. 34% seulement travaillent 8 heures par jour, 30,7% entre 8 heures et 10 heures et 34,4% plus de 10 heures.

La convention des jeunes reporters est une association nationale, qui a pour objectif principal le renforcement des capacités des reporters à travers les formations continues et des bourses offertes à ses membres. Par ses actions elle œuvre à l’amélioration permanente des conditions de vie et de travail des reporters.

C’est pourquoi, pour panser les blessures dont fait état le rapport, la CJRS a émis plusieurs recommandations à savoir : le respect du code de la presse pour toutes les entreprises évoluant dans le secteur, la transparence dans la gouvernance des entreprises de presse, les visites de contrôle de l’inspection du travail ainsi que les contrôles relevant des cotisations sociales, le respect de la législation prévue par le droit Ohada régissant toutes les entreprises y compris, celles spécialisées dans le traitement de l’information entre autres.

Guy René EKANI

(Afrik Management/ Mai 2024)

admin
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