Thierry TÉNÉ, Lauréat du prix spécial ISAR 2022 de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) dans la catégorie internationale, Co-fondateur de Doing Good in Africa (DGIA), descend de plain-pied dans le rapport de la banque mondiale sur les effets du changement climatique qui pourraient réduire le Pib du pays de la Téranga.
Par Thierry TÉNÉ
Le module III de la formation certifiante sur la ‘‘Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et la durabilité au Sénégal’’ que M. Ibrahima KÉITA, Consultant au sein du cabinet Afrique RSE et moi animons du 10 au 14 décembre 2024 à Dakar, en partenariat avec l’Association sénégalaise des sciences de gestion, s’intitule ‘‘Risques et opportunités carbones, diagnostic des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et stratégie bas carbone’’. Nous allons faire un focus particulier sur le rapport national sur le climat et le développement au Sénégal que vient de publier le Groupe Banque mondiale.
Ce document de référence précise le coût de l’inaction climatique et avertit que sans adaptation, les effets du changement climatique pourraient réduire le Pib (Produit intérieur brut) du Sénégal de 9,4 % d’ici 2050. À l’inverse, l’action climatique peut inverser ces impacts, en particulier pour les plus vulnérables, et stimuler la croissance. Les investissements nécessaires à l’action climatique sont estimés à 1,36 milliard de dollars par an jusqu’en 2030 et à 530 millions de dollars par an entre 2031 et 2050. À elle seule, l’adaptation pourrait accroître le PIB du Sénégal d’au moins 2 % d’ici 2030 et réduire la pauvreté induite par le climat de 40 %.
Avec les participants-es à la formation sur la RSE et la durabilité au Sénégal, nous allons analyser les leviers sur lesquels, une entreprise peut se positionner pour saisir les opportunités liées au changement climatique tout en réduisant ses risques et en amorçant la transformation de son business model pour le rendre moins dépendant du carbone et par ricochet des énergies fossiles.
Selon M. Olivier Buyoya, Directeur régional de la SFI (filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé) pour l’Afrique de l’ouest « le secteur privé peut jouer un rôle central dans le renforcement de la résilience climatique et du développement durable au Sénégal. L’apport d’un soutien réglementaire et financier à l’adaptation au changement climatique peut permettre aux entreprises d’intégrer des mesures d’adaptation au changement climatique, d’établir des normes de résilience et de promouvoir des pratiques durables. En outre, des produits financiers adaptés tels que des prêts à faible taux d’intérêt, des garanties de crédit et des allégements fiscaux et subventions ciblés peuvent aider les entreprises à investir dans des infrastructures essentielles résilientes au climat ».
Le rapport national sur le climat et le développement au Sénégal recense les principales priorités suivantes pour lutter contre le changement climatique tout en maximisant les gains en matière de développement :
Développer les énergies renouvelables et les transports durables pour atténuer le changement climatique, réduire les coûts de l’électricité, améliorer la santé publique et créer des emplois. En s’appuyant sur le nouveau système de transport rapide par bus (BRT) électrique de Dakar, le Sénégal peut réduire davantage la pollution atmosphérique, améliorer la mobilité et stimuler la productivité urbaine.
Améliorer la gestion des ressources naturelles pour favoriser une activité économique résiliente et protéger les moyens de subsistance, en donnant la priorité à la résilience côtière. Plus de la moitié de la population du Sénégal et les deux tiers du Pib sont concentrés dans des zones très vulnérables aux risques climatiques.
Promouvoir une agriculture climato-intelligente pour aider les agriculteurs à s’adapter au changement climatique, protéger la biodiversité et assurer la sécurité alimentaire tout en diversifiant le secteur et en augmentant la production. Ceci peut permettre d’augmenter les rendements agricoles de 20 % et les revenus des agriculteurs de 26 %.
Renforcer la gestion des risques de catastrophe afin de réduire les coûts socioéconomiques des phénomènes météorologiques extrêmes grâce à des systèmes d’alerte précoce, à une planification coordonnée et au financement des risques de catastrophe afin d’aider les communautés à mieux se préparer et répondre aux catastrophes.
Investir pour doter les jeunes et les femmes de compétences et de filets de santé et de protection sociale adaptatifs afin d’atténuer la menace à long terme du changement climatique et de réduire les inégalités de revenus.
Créer un environnement propice au développement et au financement de solutions climatiques par le secteur privé. Au moins 40 % des financements nécessaires à l’action climatique devront provenir d’investissements privés. L’alignement des prix du carbone, le renforcement du secteur financier national et l’expérimentation d’instruments financiers innovants tels que les obligations et les prêts liés à la durabilité peuvent soutenir cet effort.
AFRIQUE RSE et le label DOING GOOD IN AFRICA (DGIA) sont à la disposition des gouvernements, des entreprises, des agences de promotion des investissements et des organisations du secteur privé (patronats, chambres de commerce, bourses de sous-traitance, etc.) africains pour les accompagner dans la conception, la mise en œuvre et le suivi via des plateformes digitales de la RSE, de l’ESG et d’une économie circulaire, durable et décarbonée.
Nous lançons bientôt, DOING GOOD IN AFRICA REVIEW, la revue de référence sur la durabilité en Afrique, avec un focus sur la durabilité en Côte d’Ivoire, les enjeux ESG pour les institutions financières, l’ODD 17 et l’importance de la durabilité pour les Conseils d’Administrations et les administrateurs.trices en Afrique.
Thierry Téné
(Afrik Management/ Novembre 2024)
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