Economie

COTE D’IVOIRE-Matière première d’exportation : HAUSSE DU COURS DU CACAO DEPUIS 46 ANS A LA BOURSE DE LONDRES.

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-En ce mois de juillet 2023, le cours du Cacao à la bourse de
Londres, connait son plus haut niveau depuis 46 ans. Un cout
estimé à 2590 Livres Sterling, la tonne, soit 3275 dollars, du jamais
vu depuis 1977. Une situation qui devrait réjouir les deux plus
grands pays africains, producteurs de fèves de cacao,
respectivement 40% pour la Cote d’Ivoire et 20% pour le Ghana,
Pour un cumule de 60% de la production mondiale.
-Cette hausse, selon les spécialistes en la matière, serait due à une
baisse de la production mondiale de Cacao, causée par les aléas
climatiques. Kambou Sié, est un planteur ivoirien, président d’une
fédération des organisations de producteurs de Café Cacao à Divo,
ville située a environ 185 KM d’Abidjan, Il se réjoui de cette hausse à
la bourse de Londres, mais émet des doutes, et pour cause, de
nombreux facteurs pourraient entraver cette augmentation chez le
producteur, en ce qui concerne la vente des fèves de cacao.
Au premier abord, et par expérience, dit-il, tout ce qui est lies aux
aléas climatiques dans le domaine de l’agriculture, est soumis à un
comportement lunatique, c’est-à-dire bon an, mal an, la production
du cacao, en hausse ou en baisse ne peut garantir un prix conséquent
au kilogramme, sur une longue période.
Deuxième facteur, il évoque le choix de la Cote d’ivoire de vendre sa
production de cacao par anticipation. En claire si les grands
industriels achètent suffisamment de cacao cette année, autrement
emmagasinent des fèves consistantes, ce sera sur la vente de l’année
2024 qu’un impact positif de cette hausse du prix pourrait se
ressentir dans la poche du producteur. Dans le cas contraire si la
quantité achetée par les industriels reste faible alors les paysans
pourraient bénéficier de cette hausse un peu plus tôt, au mois

d’octobre 2023…Autant de facteurs, et bien d’autres qui ne rassurent
pas bon nombre de producteurs de café-cacao en Côte d’Ivoire sur
cette hausse de ce prix record du cacao qu’on n’a jamais vu depuis 45
ans à la bourse de Londres.

-Et pourtant les économistes, spécialisés dans le domaine de la
spéculation du produit binôme Café-Cacao, estiment à 142 milles
tonnes de déficit de fèves de cacao, sur le marché mondial cette
année. Raison de cette hausse exponentielle à la bourse de Londres.
Selon Séraphin Yao PRAO, économiste, enseignant chercheur à
l’Université Alassane Ouattara de Bouake, capitale du centre de la
Cote d’Ivoire, ville éloignée de près de 342 Km de la Capitale
économique Abidjan.
Ce chercheur, estime que techniquement cette hausse a la bourse de
Londres, est une bonne nouvelle et pour l’état et pour les planteurs,
car le Cacao ivoirien représente 15% du PIB et 40 à 70% des recettes
d’exportation de la Cote d’Ivoire, un pays fortement dépendant de
cette matière première : le Cacao. ‘’on doit s’attendre a ce que les
caisses de l’état se remplissent avec cette spéculation actuelle’’ a-t-il
ajoute. Et de s’interroger, est ce que les producteurs peuvent
s’attendre également à une hausse du prix d’achat sur le terrain ? A
cette question, le chercheur reste dubitatif…Et répond, ‘’je ne crois
pas beaucoup, car il va falloir que cette hausse perdure sur la saison
prochaine, parce que la campagne 2022-2023 a été déjà fixe à 900
FCFA le kg.
Un scenario similaire, se souvient-il, s’est produit au temps
d’Houphouët Boigny, précisément en 1987, quand le Cacao a été
vendu à l’époque a 1200 FCFA le kg. Or entre 1200 Fcfa d’hier et 900
FCFA d’aujourd’hui, il y a une différence, ‘’on espère donc que la Cote
d’Ivoire et le Ghana tireront profit de cette hausse’’.

-Du cote des spécialistes en matière de climat et de spéculation
cacaoyère, joint au téléphone, mais qui a gardé l’anonymat, il est fort
probable que cette situation perdure parce que, a la fin de cette
année, le phénomène climatique ‘’ El Niño’’ connu en Amérique
Latine, va frapper les pays d’Afrique de l’Ouest. Un phénomène qui
se caractérise par une hausse des températures, et cette
augmentation de températures devrait affecter sérieusement la
production cacaoyère a la baisse en Côte d’Ivoire. On estime à 142
milles tonnes le déficit attendu, ce qui explique logiquement, une
hause prolongée des prix pour les saisons prochaines…
Si tel est le cas, Le CCC-CI, le Conseil Café Cacao de Côte d’Ivoire,
devrait pouvoir bien négocier ‘’le prix de vente anticipé à la
moyenne’’.
C’est depuis 2012, que ce nouveau système de vente a vu le jour en
Côte d’Ivoire en remplacement de la caisse de stabilisation, qui
comme son l’indique stabilisait les prix bon an, mal an.
Prenons un exemple de prix de vente anticipé à la moyenne : Nous
sommes en 2023 et nous estimons la production cacaoyère de 2024,
que nous vendons aux opérateurs a un prix fixé à l’avance, c’est cela
’’le prix de vente anticipé à la moyenne’’.
Pour Séraphin PRAO, cet enseignant chercheur a Bouake, il va falloir
que nos techniciens spécialistes du Conseil Café Cacao, évaluent
correctement les perspectives de cette situation pour peser dans la
balance des discussions, en évoquant : premièrement, le changement
climatique ‘’ El Niño’’ qui frappera en cette fin d’année,
deuxièmement, la situation dans les pays développés ou la demande
est plus forte, face à la baisse de l’offre, et troisièmement le
phénomène climatique ‘’ El Niño’’ qui va perdurer pendant quelques
années au-delà de l’année prochaine. Ces arguments mis ensemble,
pourront permettre de fixer un prix supérieur a la satisfaction et du
producteur et de l’état…

Pour l’enseignant chercheur, il faut profiter de cette opportunité
pour mettre une fois, le boom au cœur des producteurs, et faire
oublier un temps soit peu, les périodes de vente annuelle, pendant
lesquelles, les achats bord champ, sont soumis à des prix variables
pendant les ventes intermédiaires.
C’est pourquoi, il recommande aux techniciens et spécialistes du CCC,
d’exiger des opérateurs du cacao sur l’étendue du territoire, la mise
en place d’un fonds, ou d’une caisse de garantie pour combler les
vides qui pourraient subvenir, tant à l’international, qu’au niveau
national afin que des prix bords champs respectent le prix fixé par
tous : les négociants, les opérateurs dans le cacao, et le prix du
marché international durant toute une année. Toute chose qui
pourrait soulager tous les acteurs dans la filière cacao, face à des
situations inattendues…
Boni Kabié -Correspondant Afrik Management, Abidjan.

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