Les artistes et professionnels de la culture au Sénégal, se sont retrouvés le 1er mai à la maison de la culture Douta Seck de Dakar. Ils ont marqué d’une pierre blanche cette journée de la fête du travail. Ces travailleurs ont porté leur réflexion sur des sujets qui leur tiennent à cœur : le statut de l’artiste, la couverture sociale, la copie privée…
Par Guy René EKANI, Sénégal
À l’initiative d’un comité d’organisation ayant à sa tête Moustapha Ndiaye, par ailleurs président de l’Association des Managers et agents d’artistes de l’Afrique de l’ouest, les professionnels de la culture et les artistes sénégalais ont choisi ce jour symbolique commémorant la fête du travail pour assumer leur statut de travailleur à part entière à l’instar de tout individu détenteur d’un métier et en activité.
Selon M. Ndiaye, la récente promulgation de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture représente une avancée majeure dans la quête collective de reconnaissance et de protection des droits de leur communauté artistique. C’est un grand pas vers la consolidation des fondements sur lesquels reposent la richesse culturelle nationale.
Le Président de l’Association des Managers et agents d’artistes de l’Afrique de l’ouest, coordonnateur de l’évènement, pense qu’il est impératif de discuter non seulement de ce statut nouvellement acquis, mais aussi de la question cruciale de la copie privée qui revêt une importance capitale à l’ère du numérique. S’adressant aux artistes et professionnels de la culture qui ont honoré de leur présence à cette cérémonie, il a affirmé que les professionnels de l’art et de la culture sont à un tournant où la synergie entre créativité et législation peut potentiellement cultiver un environnement où l’art et la culture prospèrent sans entraves. « C’est notre responsabilité collective de veiller à ce que ces lois ne restent pas de simples écrits, mais qu’elles se transforment en instrument de changement positif pour tous les acteurs du secteur », a souhaité Moustapha N’diaye.
Concernant la copie privée, Mme N’goné N’dour, Présidente du conseil d’administration de la société des droits d’auteurs et droits voisins du Sénégal (SODAV), rassure car selon elle, la rémunération sur la copie privée sera bientôt effective, et ce, au regard de la décision du gouvernement.
Elle a d’ailleurs rappelé la nouvelle directive de l’Uemoa qui oblige les États à mettre en application la rémunération sur la copie privée. En tant qu’entrepreneure culturelle, Mme Ndour a estimé qu’il y a des entrepreneurs culturels qui ont fait le choix de formaliser leurs activités, mais qui se retrouvent à faire face aux taxes très élevées.
L’administrateur de la SODAV espère vivement que l’État va accélérer la cadence afin de permettre aux artistes de bénéficier d’une protection sociale, d’une présomption salariale, et surtout de la retraite qui représente une bonne partie de la vie après le travail.
Guy René EKANI
(Afrik Management/ Mai 2024)
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