Ouvrant ce lundi les travaux de l’édition 2025 du Forum africain des systèmes alimentaires (AFSF), le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a pointé du doigt une contradiction majeure du continent : malgré ses 60 % de terres arables mondiales, l’Afrique continue d’importer des produits agricoles vitaux pour sa propre alimentation.

« Il y a quand même une contradiction. L’Afrique détient 60 % de terres arables, mais seules 64 % de ses terres sont exploitées », a déclaré le chef de l’État, appelant à un sursaut collectif face à l’insécurité alimentaire.

Selon le président Faye, l’Afrique dispose non seulement de la terre, mais également de la main-d’œuvre nécessaire pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, voire devenir un acteur majeur de la sécurité alimentaire mondiale.

Cependant, il déplore que l’agriculture reste perçue comme un secteur peu rentable, notamment par la jeunesse africaine, ce qui freine les investissements et l’innovation dans le secteur.

Le président sénégalais a plaidé pour une mobilisation des banques autour du financement agricole, en appelant les institutions financières à faire confiance aux jeunes agriculteurs. Il a proposé que la terre exploitée serve de garantie, afin de faciliter l’accès au crédit pour les exploitants.

Dans cette optique, le gouvernement sénégalais travaille sur un projet de loi qui permettra aux agriculteurs de bénéficier d’un meilleur accès à la propriété foncière et donc au financement.

Organisé au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio, ce forum réunit jusqu’à vendredi près de 6 000 délégués venus de 80 pays. L’AFSF, lancé en 2010, est considéré comme le plus grand rassemblement mondial dédié à l’agriculture et aux systèmes alimentaires.

L’édition 2025 est centrée sur l’innovation, les investissements et la renégociation du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) pour la période 2026–2035.

Par Babou Landing Diallo