En marge du Forum africain sur les systèmes alimentaires (AFSF) qui réunit à Dakar des dirigeants de haut niveau – chefs d’État, ministres, responsables d’organisations internationales et PDG de multinationales – pour tracer les grandes lignes de l’agriculture africaine de demain, la fondation Biovision a organisé du 29 au 30 août 2025 un atelier régional sur le financement et Politiques Publiques au service de l’entreprenariat agroécologique en Afrique. Décideurs politiques, bailleurs de fonds, investisseurs et représentants de la société civile se penchent sur le financement de l’entrepreneuriat agroécologique.

Il s’agit d’un atelier de 2 jours (29 et 30 août) sur la thématique de “Financement et politiques publiques au service de l’entreprenariat agroécologique en Afrique”. Cet atelier se déroule à quelques jours de la tenue du Forum africain sur les systèmes alimentaires.

La première journée consiste en un dialogue entre donateurs et investisseurs sur le thème « Accélérer l’entrepreneuriat agroécologique et régénératif en Afrique ». Et ce dialogue interactif réunit environ 30 participants de haut niveau issus des agences de coopération au développement, fonds d’investissements d’impact, organisations d’assistance technique et acteurs philanthropiques, afin d’explorer les dernières données et preuves relatives à la rentabilité et aux impacts positifs des entreprises agroécologiques (EAE).

La deuxième journée de l’atelier va porter sur l’action collaborative – Relier les politiques publiques et la finance pour mettre en œuvre les Stratégies nationales d’agroécologie (SNA) et soutenir les entreprises agroécologiques. Cet échange réunira des décideurs politiques de plus de dix pays africains afin d’explorer des voies de collaboration pour la mise en œuvre des SNA par le biais d’un appui aux EAE.

Des acteurs de la finance et de politique publique discuteront et identifieront les conditions favorables nécessaires – politiques publiques, assistance technique, mécanismes financiers – pour renforcer les EAE et attirer des investissements privés.

Mme Yandé Cissé, chargée de projets au CEAS, Centre écologique Albert Schweitzer qui est une organisation basée en Suisse mais qui intervient dans trois pays d’Afrique, voire le Madagascar, le Burkina et le Sénégal.

Mme Yandé Cissé souligne : « Ici, nous sommes basés à Thies et nous intervenons dans tout ce qui est agroécologie, agro-transformation, l’environnement, la filière halieutique et la gestion des déchets. La rencontre d’aujourd’hui a été organisée par notre partenaire Bio-vision et c’est en marge aussi du forum, le forum africain sur les systèmes alimentaires. Et la journée d’aujourd’hui, on a parlé de tout ce qui est finance et politiques publiques au service du développement de l’agroécologie.

L’agroécologie, ça repose principalement sur trois piliers à savoir tout ce qui est protection de l’environnement mais aussi tout ce qui est aspect économique et social aussi. Donc, c’est un concept qui soutient le développement durable de l’agriculture pour une agriculture durable, résiliente. Aujourd’hui, on a eu une journée très riche, on a parlé la définition exacte de l’agroécologie parce que c’est quelque chose qui n’était pas très claire dan la tête de certaines personnes. Donc, on a discuté un peu, on a discuté sur des outils qu’on utilise pour faire le discernement sur tout ce qui est agroécologique, on a discuté sur la transition agroécologique, la croissance vers des entreprises agroécologique pour qu’elles puissent développer ».

Elle poursuit : « C’est quelque de chose très important parce que ça rentre dans tout ce qui est Politiques Publiques, comme vous le savez dans l’agenda 2050, on parle beaucoup de souveraineté alimentaire, donc, je pense que c’est en marge de tout ce qui se fait au niveau des Politiques Publiques. Tout ce qui est investissement, tout ce qui est financement, tout cela, c’est au cœur de nos discussions. L’atelier regroupait des bailleurs, des investisseurs mais aussi des organisations d’appui ».

Quant à M. Hans Von Zinkernagel, chargé de projet à la fondation Bio-vision, il avance : « Nous sommes une fondation suisse basée à Zurich, nous luttons pour la transformation des systèmes alimentaires pour qu’il ait une production agricole qui soit plus durable et aussi une production, une consommation plus équitable dans le monde. Et nos champs d’action sont en suisse, à l’international où nous faisons des plaidoyers dans différents forums des Nations-Unies ainsi qu’au travers de nos partenaires en Afrique de l’Est et Australie. On se réjouit pour ce que le Forum africain du système alimentaire, est un forum où se retrouve beaucoup d’acteurs dans le mouvement de transformer les systèmes alimentaires et cette année, c’est la première année où l’agroécologie figure au programme officiel ».

Il conclut : « Donc, il y a plusieurs évènements qui vont traiter de l’importance de l’agroécologie, de l’entreprenariat agroécologique et le rôle qu’a l’entreprenariat agroécologique dans la transition des systèmes alimentaires. Donc, on a trouvé qu’il était important d’organiser cet évènement en parallèle et de réunir les acteurs de la finance et de la politique pour discuter de comment, on peut avoir un cadre réglementaire qui est propice à la transition et aussi avoir des financements qui permettent aux entreprises de pouvoir faire la transition vers des modes de productions plus durables et équitables. Déjà, on trouve que c’est très important de réunir dans une même salle, le partage de connaissances, c’est très important et très enrichissant, les échanges d’expérience et dans le domaine du financement des initiatives agroécologiques surtout de l’entreprenariat agroécologique. On a besoin des partenaires qui soutiennent les entreprises et mettent en place des mécanismes de financement et qui élaborent des politiques ».

Par Massaër DIA