Le laboratoire de recherche sur les institutions et la croissance, a rendu public les résultats du travail de recherche portant sur l’étude de la classe moyenne féminine et demande de service de garde d’enfants en Afrique de l’ouest : Cas du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, et Sénégal. C’était au cours d’un atelier à Dakar. Un projet financé par le CRDI.
Il en ressort de ces travaux que le taux d’accès aux services de garde d’enfants est faible, et l’est encore plus en zone rurale. Il s’agit de la problématique de l’avancement ou de l’épanouissement des femmes dans leur milieu professionnel alors que celle-ci sont confrontées à la contrainte de la garde de leurs enfants. Selon le professeur François Joseph CABRAL, chef du projet, « c’est une problématique que tous les pays partagent. Au nord, des modèles ont été expérimentés et ont permis de déceler cette contrainte, c’est la raison pour laquelle nous avons voulu mener une recherche pour alimenter l’aide à la décision afin que les décideurs puissent prendre en compte cet enjeu que constituent les femmes dans leur milieu professionnel, mais qui sont parfois contrainte par la garde d’enfants à laquelle il faut trouver des solutions ».
Au Sénégal avec un taux de 17% seulement, ayant accès aux services de garde des enfants, M. CABRAL pense que « les femmes auront encore plus de mal à accéder au monde du travail ». Il précise qu’une équipe a eu à travailler sur le choix cornélien que les femmes ont de choisir entre rester à la maison ou aller travailler. La plupart d’entre elles préfèrent se retirer du milieu professionnel pour prendre soin de leurs enfants.
Le chef du projet explique que cette situation est liée à un double facteur. Il s’agit tout d’abord de l’offre. Le modèle ancien consistait à ce que la maman de l’époux ou de l’épouse, la sœur ou encore un autre membre de la famille, pouvait venir habiter à la maison et assumer cette tâche. Or, aujourd’hui la famille est nucléaire et les espaces de vie sont de plus en plus réduits rendant quasiment impossible ce modèle de garde d’enfants. Il conviendrait donc de se tourner vers des cibles hétérogènes. Le second écueil concerne le coût d’accès élevé des services de garde des enfants.
Le professeur CABRAL reconnait que « les ménages ont besoins de ces services de garde d’enfants malgré le prix exorbitant par rapport à leurs revenus. Comment donc trouver des modèles adaptés à nos contextes, comme l’on fait les pays scandinaves, le Ghana et le Kenya en Afrique ? »
Cette étude révèle qu’il faudrait aller vers ces modèles réussis tout en prenant en compte la culture du pays. « Je me souviens de l’initiative de « la case des tous petits » où les parents, les aînés, les dames s’occupent des enfants en leur transmettant les valeurs. C’est vers un tel modèle sur la même problématique que nos équipes doivent aboutir ». Conclut-il.
Guy René EKANI
Commentaires