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1ére EDITION DU FESTIVAL « MANGAL » A TOUBACOUTA : Cadre d’échanges autour des problématiques de la gestion des écosystèmes de mangrove

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Le Festival Mangal ou Festival Mangrove a démarré ce jeudi 23 novembre 2023 au Centre d’interprétation de Toubacouta, en présence du représentant du coordonnateur de l’Uicn, le représentant du MEDDTE, du coordonnateur de Wiaco, le représentant de l’Ue, Mme la représentante du Collectif des 5 Delta », le représentant de l’Uemoa- Cedeao, Mme l’ambassadrice du Royaume de la Belgique au Sénégal, Mme l’ambassadrice de France au Sénégal, M. le Sous-préfet de Toubacouta, M. le maire de Toubacouta. Ce festival va réunir durant 3 jours les acteurs qui gravitent autour de la mangrove à Toubacouta pour échanger et discuter des problématiques phares de la gestion des écosystèmes de mangrove.

Par Massaër DIA

Colonel Abdou Aziz Sy Ndiaye, adjoint du directeur Aires Marines Communautaires Protégées, dans son discours d’ouverture, souligne : « C’est pour moi un grand plaisir que de m’adresser à vous pour vous souhaiter très cordialement la bienvenue à l’occasion de l’ouverture officielle de cette 1ére édition du Festival Mangal de Toubacouta : vivons la mangrove ».

Il a tenu à dire toute sa reconnaissance à l’endroit de WIACO et l’UICN pour leur franche collaboration avec les différents services du MEDDTE et l’appui considérable reçu ces dernières années à travers le programme PAPBio C1 Mangrove (Gestion des forêts de mangrove du Sénégal au Benin) de l’Union Européenne qui a hautement contribué au renforcement de la conservation de ces magnifiques écosystèmes de mangrove au profit des communautés riveraines.

Et l’adjoint au directeur Aires Marines Communautaires Protégées de poursuivre : « L’importance des écosystèmes de mangrove n’est plus à démontrer. Les biens et services écosystémiques procurées aux communautés locales. Ils fournissent d’importantes ressources fortement sollicitées par les populations riveraines. Une estimation économique de la contribution des mangroves du Delta du Saloum au développement local montre que celle-ci pourrait atteindre 964 milliards de francs CFA (1,5 milliards d’euros) sur une période de 10 ans.  Étant menacés par des facteurs à la fois naturelles et anthropiques font qu’aujourd’hui plusieurs actions sont entreprises afin de limiter sa dégradation et ainsi, aider les communautés qui en dépendent ».

Plusieurs menaces sur les mangroves

« Cependant du fait de cette forte sollicitation, les mangroves sont sous plusieurs menaces dont les plus sérieuses sont la forte pression sur leurs ressources (l’exploitation incontrôlée du bois pour la satisfaction des besoins en énergie domestique), l’érosion des berges des cours d’eau et l’urbanisation galopante avec le développement d’infrastructures côtières de mêmes que le changement climatique avec son lot de sècheresse. Les options d’adaptation préconisées afin de réduire ces vulnérabilités et préserver la mangrove sont entre autres la restauration et la conservation des écosystèmes à travers une approche écologique communautaire pour le maintien du capital naturel en vue d’une résilience climatique durable », précise Colonel Abdou Aziz Sy Ndiaye.

D’après Colonel Ndiaye, le programme PAPBio a permis d’avoir des résultats satisfaisants en matière de restauration et de conservation de ces écosystèmes mangroviennes, à travers l’accompagnement à l’érection d’importantes zones en aire protégée, mais aussi la planification, l’aménagement et la gestion de ces sites.

Et parmi les résultats, Colonel Ndiaye  cite  l’appui à l’élaboration de la stratégie nationale de gestion des écosystème de mangrove au Sénégal en 2022, deuxième du genre en Afrique de l’ouest où seul le Benin disposait d’une stratégie nationale sur les mangroves ;   le classement de la  zone de Sokone en aire marine protégée en 2022, l’appui à la transformation de la réserve de Palmarin en aire marine protégée (en cours) en vue de renforcer son statut de conservation et assurer la préservation des écosystèmes de mangrove de cette zone très sensible.

« Ainsi à travers ces nombreuses actions en faveur de la préservation de la biodiversité, le PAPBio aura contribué aussi minime soit-elle à l’atteinte par le Sénégal des objectifs du nouveau cadre mondial sur la biodiversité de Kunming Montréal de 2022 axés sur la santé des écosystèmes et des espèce, l’utilisation durable de la biodiversité, le partage équitable des avantages et retombées économiques, ainsi que la mise en œuvre et le financement pour combler le déficit en financement », soutient-il.

Il estime que parmi les objectifs phares cet accord sur la biodiversité, il y a la préservation de 30% des terres et des mers d’ici 2030 qui vient renforcer le cadre d’Aichi de 2010 qui engageait les États à créer des aires marines protégées sur 10% de leur territoire maritime entre 2011 et 2020.

« Sur le volet changement climatique, PAPBio devrait jouer un rôle important à l’atteinte des objectifs que le Sénégal s’est fixé par rapport à la Contribution déterminée au niveau national (CDN) dont la composante atténuation prévoit dans le domaine de la foresterie d’augmenter annuellement les superficies reboisées/restaurées d’environ 1297 ha de mangrove en option inconditionnel et de reboiser/restaurer 4 000 ha/an de mangroves en option conditionnelle », souligne Colonel Ndiaye.

Des Aires marines protégées abritent plus de 152 000 ha de mangrove

« Pour dire que toutes les  actions entreprise en faveur des écosystèmes de mangrove confortent l’Etat du Sénégal dans sa politique de gestion intégrée des zones marines et côtières et militent pour la multiplication et la pérennisation des Aires marines protégées qui abritent aujourd’hui plus de 152 000 ha de mangrove, mais également pour l’extension du réseau en vue de mieux conserver ces milieux à la fois riches et fragiles et d’engendrer des retombées socioéconomiques au profit les communautés riveraines », souligne Colonel Ndiaye.

D’après les termes de références, dans le cadre du programme PAPBio de l’Union Européenne (UE), qui vise de façon spécifique, à atteindre une protection intégrée de la biodiversité et des écosystèmes fragiles de mangrove ; et une résilience renforcée des populations face aux changements climatiques, l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) a bénéficié d’une subvention pour la mise en œuvre d’un projet dénommé « Gestion des forêts de mangroves du Sénégal au Bénin ».

« L’objectif global du projet est d’atteindre une protection intégrée de la diversité et des écosystèmes fragiles de Mangrove en Afrique de l’Ouest et leur résilience renforcée aux changements climatiques. De manière spécifique, il s’agit de renforcer les acteurs de la gestion des aires protégées et des sites de mangroves non protégés en mettant en lien les systèmes de gouvernance et de production avec les structures de conservation des mangroves au niveau des territoires », explique-t-on dans les TDR.

Toujours d’après le document, le projet se déroule sur quatre paysages prioritaires de conservation (PPC) : 1) le Grand Saloum qui comprend le Delta du Saloum au Sénégal et Parc du Niumi en Gambie ; 2) Les Rivières du Sud qui comprennent la Basse Casamance au Sénégal, l’Archipel des Bijagós, rio Cacheu et rio Cacine en Guinée-Bissau et les îles Tristao en Guinée ; 3) le Grand Mano qui comprend Yawrl Bay,Turtl eI slanden Sierra Léone et le Lac Pisoau Libéria et 4)Le Mono Volta qui comprend le Lagon Songor et Lagon Anlo-Keta au Ghana, la Bouche du Roy au Bénin et la Réserve de Biosphère du Delta du Mono au Bénin et au Togo.

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