Plus petit pays d’Afrique continentale, la Gambie devrait prochainement se doter d’une bourse des valeurs mobilières.
L’annonce a été faite par le second gouverneur adjoint de la Banque centrale de Gambie, Paul Mendy. Cité par l’agence d’information financière Bloomberg, le dirigeant a précisé que la « Bourse sera baptisée Capital Market of The Gambia, commencera ses opérations à la Banque centrale […] et n’aura pas de directeur général pour aider à maintenir les coûts bas ». Paul Mendy n’a néanmoins pas précisé le calendrier associé à cette initiative.
Élargir la palette d’options de financement
Objectif affiché par les autorités du pays : élargir la palette d’options de financement accessibles aux entreprises. « L’architecture financière de la Gambie est limitée depuis l’indépendance. Elle n’est pas en mesure de répondre aux besoins financiers et économiques du pays et de ses citoyens, pour une croissance économique durable et la réduction de la pauvreté », a notamment rappelé le ministre gambien des Finances, Seedy Keita, dans un discours prononcé le 29 septembre. De fait, les entreprises gambiennes dépendent aujourd’hui en premier lieu des emprunts bancaires, difficiles à obtenir et aux taux d’intérêt souvent prohibitifs (jusqu’à 20 %). Quant aux mesures destinées à fluidifier l’accès aux financements bancaires, telles que la mise en place d’un bureau national de crédit permettant un échange d’informations sur les engagements et les antécédents financiers des clients d’établissements bancaires, elles n’ont eu pour l’heure qu’un impact limité.
Un constat sans fard qui peut du reste s’appliquer à la plupart des pays africains. Selon la Banque africaine de développement, 40 % des demandes de financement déposées par les PME africaines en 2019 ont été rejetées par les banques. Résultat, nombre d’entreprises du continent en sont réduites à utiliser leurs fonds de roulement pour financer leurs besoins. Une formule à minima qui limite de facto les possibilités de développement des entités concernées.
Une alternative au financement bancaire classique
D’où l’urgence de développer d’autres canaux de financement tels que les marchés de capitaux. De ce point de vue, la Bourse est à la fois un lieu de levée de fonds pour les entreprises, les États ou les collectivités, mais également un véhicule de placement pour les investisseurs. Reste à voir comment se concrétisera l’initiative gambienne de se doter d’un tel marché, en mesure de fournir une véritable alternative au financement bancaire classique.
Par Jacques Mutarambirwa
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