Après une année 2022 triomphante, le volume des levées de fonds sur le continent a connu un net repli au cours du premier semestre cette année.
Dans une note publiée le 11 juillet et intitulée « H1 2023 Africa venture investment summary », la plateforme de données sur le capital-risque Magnitt note que les start-up africaines ont levé 951 millions de dollars au premier semestre 2023. Un montant en baisse de plus de moitié (-54%) par rapport à la même période de 2022. Idem pour le nombre de deals réalisés au cours de la période (214), qui a chuté de 50 % par rapport au premier semestre 2022. En cause, « la morosité persistante de l’économie mondiale, une politique monétaire restrictive et des taux d’inflation élevés, [qui ont exercé] un impact sur le paysage du capital-risque en Afrique », expliquent les auteurs du rapport.
Dans le détail, les équipes de Magnitt soulignent que la contraction des financements s’est surtout manifestée au second trimestre 2023, avec un cumul des levées de fonds de 377 millions de dollars (portant sur 89 deals), soit le montant le plus bas enregistré sur un trimestre depuis le second trimestre 2021.
Des financements centrés sur les premières levées de fonds
Pas étonnant dans ces conditions que les capital-risqueurs aient porté en premier lieu leur attention sur des tickets plus petits, correspondant au stade des premières levées de fonds (early-stage), où les montants engagés sont en général inférieurs à un million de dollars. De fait, 57% des transactions conclues sur le continent au cours du premier semestre cette année ont concerné des montants inférieurs ou égaux à un million de dollars contre 30% pour des opérations comprises entre 1 et 5 millions de dollars. Les auteurs de l’étude précisent toutefois qu’ils ne prennent pas en compte le financement par la dette, les offres de jetons au public (Initial Coin Offering) ainsi que les subventions. La fintech est restée le secteur de prédilection des investisseurs avec plus de 540 millions de dollars levés, distançant très largement les segments de l’énergie (70 millions), de la santé (69 millions), du e-commerce (68 millions) et de l’agriculture (58 millions).
Par ailleurs, une fois n’est pas coutume, la majorité des financements a été captée par quelques grands pays du continent, l’Égypte accaparant à elle seule près du tiers des financements levés en Afrique au cours de la période (305 millions de dollars récoltés sur 951 millions de dollars), suivie de l’Afrique du Sud (290 millions de dollars) du Nigéria (161 millions de dollars) et du Kenya (143 millions de dollars). Le pays le plus peuplé d’Afrique du Nord a il est vrai bénéficié à plein du seul méga-deal de la période, la levée de fonds de 260 millions de dollars réalisée par la fintech égyptienne MNT-Halan. En termes de transactions en revanche, c’est le Nigeria qui a trusté la pole position avec 63 deals répertoriés, suivi du Kenya (45 transactions), de l’Afrique du Sud (32) et de l’Égypte (23). Au total, ce « Big four » continental aura ainsi raflé 94 % des financements totaux comptabilisés sur la période et compté pour quelque 76 % des transactions répertoriées.
La fintech est restée le secteur de prédilection des investisseurs avec plus de 540 millions de dollars levés, distançant très largement les segments de l’énergie (70 millions), de la santé (69 millions), du e-commerce (68 millions) et de l’agriculture (58 millions).
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