Avec des débits atteignant 2 000 m3/s au barrage de Manantali et 1 500 m3/s pour la Falémé, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) déclenche la vigilance orange pour des zones à risque de crue exceptionnelle.
Par Zaynab Sangarè, Sénégal
Le fleuve Sénégal enregistre des niveaux préoccupants, rappelant les records de 1999. Le barrage de Manantali, clé de régulation, a dépassé son niveau normal de gestion, atteignant 208,28 mètres IGN. Des lâchers d’eau contrôlés autour de 2 000 m3/s ont été mis en œuvre, mais ils s’ajoutent aux débits déjà importants des affluents, Bakoye et Falémé, cumulant une pression hydrologique inédite.
Les précipitations exceptionnelles de cette année font craindre des inondations majeures le long du fleuve Sénégal, ravivant les souvenirs de la crue dévastatrice de 1999. Face à la montée des eaux, les autorités de l’OMVS ont déclenché la vigilance orange et activé un plan d’alerte renforcé.
Ces derniers jours, le niveau du fleuve Sénégal a atteint des records. Le barrage de Manantali, clé de voûte de la régulation des eaux, est à son point maximal d’exploitation, culminant à 208,28 mètres IGN le 13 octobre, soit bien au-delà de la cote normale de gestion de 208,05 mètres atteinte début octobre. Conformément aux consignes de sécurité, des lâchers de 2 000 m3 par seconde sont programmés pour soulager la pression, mais ils s’ajoutent aux débits importants déjà reçus des rivières Falémé (1 500 m3/s) et Bakoye (850 m3/s).
Selon l’OMVS, les cotes d’alerte seront dépassées dans la plupart des stations de la vallée et du delta, particulièrement dans les zones déjà identifiées comme vulnérables. En réponse, la vigilance orange a été activée dans toutes les villes bordant le fleuve, signalant des risques d’inondations imminentes. Les experts hydrologues n’écartent pas la possibilité d’un débordement comparable à celui de 1999, qui avait provoqué des destructions majeures et déplacé des milliers de personnes.
L’OMVS, consciente des risques accrus par les impacts du changement climatique, a adapté son plan d’alerte pour intégrer les nouvelles réalités hydrologiques et climatiques. Ce dispositif de prévention comprend des cartes précises des zones à risque et des seuils d’alerte propres à chaque région, permettant de déclencher des actions immédiates de protection des populations. Par ailleurs, les autorités locales, les comités de lutte contre les inondations, et les médias ont été mobilisés pour une diffusion rapide des informations d’alerte.
La coordination entre les différents pays riverains sera cruciale pour atténuer les effets de cette crue.
Zaynab Sangarè
(Afrik Management/ Octobre 2024)
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