Directeur général de l’école de médecine Saint Christopher, M. Mohamed Ali Ben Naceur, s’est apitoyé sur le manque criard de professionnels de la santé au Sénégal. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il a révélé que le Sénégal ne compte qu’un médecin pour 10 000 habitants, contre une moyenne de 34 dans les pays de l’OCDE. Des propositions, M. Mohamed Ali Ben Naceur en a faits. Entretien !
Propos recueillis par Massaër DIA
Nouvellement nommé Directeur général de l’école de médecine Saint Christopher, comment comptez-vous révolutionner la formation en médecine au Sénégal ?
Au cours de mes 23 années de carrière dans la gestion des soins de santé, j’ai occupé de nombreux postes de direction. Le plus récent étant celui de Directeur général d’un groupe hospitalier tunisien de premier plan.
Sous la direction stratégique d’Admaius Capital Partners, le propriétaire privé de l’Université des Sciences médicales St. Christopher, nous mettons en œuvre un plan de développement ambitieux qui met l’accent sur le renforcement des normes éducatives, l’amélioration des installations et le lancement d’une transformation numérique complète pour améliorer l’expérience des étudiants.
Par exemple, nous avons mis en service, un nouveau bâtiment de 2.000 m² abritant un centre de simulation moderne, le seul de ce type au Sénégal. Nous nous développons également dans de nouveaux domaines d’études, tels que les soins infirmiers, la gynécologie et la physiothérapie, pour répondre à l’évolution des besoins en matière de soins de santé.
‘‘Les établissements de formation existants manquent souvent de ressources et d’infrastructures nécessaires à une formation efficace’’
Notre objectif est de créer un environnement d’apprentissage dynamique qui répond non seulement aux demandes essentielles de soins de santé de la région, mais prépare également nos étudiants à exceller dans un paysage médical mondialisé.
Quels sont les enjeux de la formation dans le secteur de la santé au Sénégal ?
L’un des problèmes majeurs est la pénurie critique de professionnels de la santé. Par exemple, le Sénégal ne compte qu’un médecin pour 10 000 habitants, contre une moyenne de 34 dans les pays de l’OCDE. Cet écart souligne le besoin urgent d’accroître les capacités de formation médicale.
Les établissements de formation existants manquent souvent de ressources et d’infrastructures nécessaires à une formation efficace. St. Christopher reconnaît cette lacune et s’engage à y remédier dans le cadre de son plan de développement.
Il existe également des défis liés à l’accès et à l’équité dans l’enseignement des soins de santé. Alors que nous formons actuellement environ 2 550 étudiants, il existe un besoin urgent de programmes plus inclusifs qui autonomisent les groupes sous-représentés, en particulier les femmes. À l’heure actuelle, plus de 60 % de nos étudiants sont des femmes, ce qui contribue à remédier à la disparité entre les sexes dans les postes de santé.
‘‘Les problèmes de santé publique, notamment les maladies transmissibles et la santé maternelle, nécessitent une réponse régionale coordonnée’’
Ces défis soulignent l’importance d’un effort coordonné pour renforcer la formation médicale au Sénégal, et St. Christopher est à l’avant-garde de cette initiative.
Et les enjeux pour l’Afrique de l’ouest ?
Les défis de la formation dans le secteur de la santé s’étendent au-delà du Sénégal et à l’ensemble de la région ouest-africaine. Un problème important est la pénurie de professionnels de santé qualifiés, exacerbée par les disparités dans l’accès à une éducation médicale de qualité. Alors que St. Christopher vise à répondre à ces besoins en attirant des étudiants d’horizons divers. De nombreuses institutions de la région manquent toujours des ressources nécessaires.
Les variations dans les politiques et le financement des soins de santé entre les pays d’Afrique de l’ouest peuvent entraver la collaboration et le partage des meilleures pratiques. Il est donc difficile d’établir une approche cohérente pour former des professionnels de santé capables de relever efficacement les défis régionaux en matière de santé. Les problèmes de santé publique, notamment les maladies transmissibles et la santé maternelle, nécessitent une réponse régionale coordonnée. L’engagement de St. Christopher à renforcer les partenariats et les collaborations transfrontaliers est essentiel pour relever ces défis et améliorer les résultats en matière de soins de santé dans toute l’Afrique de l’ouest.
Par exemple, nous étudions des collaborations avec l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) pour partager des ressources et une expertise.
Massaër DIA
(Afrik Management/ Septembre 2024)
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