Les autorités congolaises ont signé, via la société parapublique Sakima, un accord avec une délégation gouvernementale émiratie pour la mise en place de mines industrielles.
Dans un communiqué publié le 17 juillet, la présidence congolaise a annoncé qu’une délégation du gouvernement des Émirats arabes unis avait conclu à Kinshasa un partenariat d’une valeur de 1,9 milliard de dollars avec la Société aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima). Entreprise parapublique, la Sakima possède, outre des concessions aurifères, des minières contenant de l’étain, du tantale et du tungstène.
Des mines industrielles dans les provinces du Sud-Kivu et du Maniema
Selon les termes de la note précitée, l’accord prévoit la mise en place de « plus de quatre mines industrielles » dans les provinces du Sud-Kivu et du Maniema (est de la RDC). Le bureau du président congolais Félix Tshisekedi n’a toutefois pas précisé quels minéraux étaient concernés par la convention.
L’accord annoncé confirme en tous les cas l’implication croissante des Émirats arabes unis dans la filière minière congolaise. La fédération émiratie compte parmi les dix plus importants investisseurs en Afrique, une partie des engagements financiers portant justement sur le secteur minier. Et pour cause : Le seul commerce de l’or représenterait 20 % de l’économie des Émirats arabes unis, Dubaï étant aujourd’hui l’un des principaux hubs mondiaux pour le négoce aurifère.
De fait, cette signature intervient après celle d’un autre contrat – acté en décembre dernier – avec l’entreprise émiratie Primera Group pour l’exportation de minerais extraits artisanalement dans le Sud-Kivu, et qui détiendra à terme une participation majoritaire dans deux coentreprises, Primera Gold pour l’or et Primera Metals pour les productions d’étain, de tungstène et de tantale, trois minerais qui bénéficient de taux d’exportation préférentiels.
Des richesses encore trop souvent pillées
Saluant ce nouveau partenariat sur le compte Twitter de la présidence congolaise, Félix Tshisekedi a pour sa part indiqué que « tout projet qui [viendrait] pour transformer le Congo [serait] le bienvenu ». Une bonne manière de rappeler que le négoce aurifère n’a que peu profité à la RDC au cours des dernières décennies (un constat qui peut du reste s’appliquer à bien d’autres minerais) et ce alors même que l’immense majorité de l’or vendu à l’export dans la région provient du pays d’Afrique centrale. Dans la ligne de mire des autorités congolaises, les groupes armés et rébellions, nombreux dans l’est de la RDC, notamment les rebelles du M23 accusés de piller les richesses minières de la région.
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