Le secteur bancaire sénégalais enregistre des résultats impressionnants, traduisant une dynamique de croissance soutenue. Selon Papa Amadou Diagne, secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers, le bilan global des banques a franchi la barre des 13 900 milliards de FCFA, injectant plus de 7 651 milliards de FCFA de crédits dans l’économie nationale.
Cette vitalité s’accompagne d’une expansion du réseau bancaire, avec une augmentation notable du nombre d’agences et de guichets automatiques sur l’ensemble du territoire. Pour autant, les clients se montrent de plus en plus exigeants : ils réclament des taux d’intérêt plus avantageux, une réduction du coût des services, une meilleure couverture géographique, ainsi qu’une communication plus claire et transparente sur les produits bancaires.
Le principal défi identifié par les autorités reste cependant l’éducation financière. « Nous avons constaté un déficit d’information entre les banques et leurs clients. Les banques ont fait un bond en avant, mais les clients en veulent un peu plus », reconnaît M. Diagne.
Pour combler ce fossé, le ministère des Finances et du Budget a lancé, en juillet dernier, un Programme national d’éducation financière, doté d’un budget de 12 milliards de FCFA sur cinq ans. Son objectif est de renforcer la culture financière des citoyens, avec un démarrage opérationnel prévu dès le mois prochain.
Autre levier d’amélioration en cours : la mobilité bancaire. L’Observatoire a tenu en février dernier un atelier stratégique sur ce thème, dans le but de faciliter le changement de banque pour les clients et de stimuler la concurrence au sein du secteur.
Malgré ces avancées, le taux de bancarisation reste relativement faible, à 23 %, loin derrière des pays comme la Côte d’Ivoire (25 %), la Tunisie (40 %) ou encore le Maroc (58 %). Ce chiffre démontre que, malgré la solidité du système bancaire sénégalais, l’inclusion financière reste un chantier prioritaire pour les années à venir.
Par Babou Landing Diallo
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