Agriculture

Le Sénégal engage une révolution agricole : de la dépendance alimentaire à l’autonomie grâce au blé local!

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Le Sénégal, comme de nombreux pays africains, a longtemps été dépendant des importations pour sa consommation de produits alimentaires de base. Le blé, un ingrédient essentiel de l’alimentation quotidienne, est l’exemple parfait de cette dépendance. En 2023, le Sénégal a importé 838 000 tonnes de blé pour une valeur de 150 milliards de FCFA, selon les données fournies par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Cette situation, certes préoccupante, est aujourd’hui au cœur d’une réflexion nationale sur la souveraineté alimentaire, et les premières lueurs d’espoir commencent à se dessiner.

Sous l’ère du président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, le Sénégal a lancé une série d’initiatives ambitieuses pour rompre avec cette dépendance et initier une transition vers une autonomie alimentaire. Les chiffres de la dernière décennie, notamment en ce qui concerne la production de riz, le développement des cultures maraîchères et la relance du secteur agricole, témoignent de l’engagement gouvernemental à renforcer la production locale. Pourtant, c’est dans le secteur du blé que les changements récents semblent offrir des promesses plus palpables, malgré la difficulté inhérente à la culture de cette céréale dans un climat tropical.

Dans la vallée du fleuve Sénégal, un projet phare est en train de se déployer sur le développement du capital semencier. L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), en collaboration avec le Programme d’Appui à la Filière Semencière (PAFISEM), a amorcé un tournant stratégique en aménageant, à Fanaye (Podor), une zone de 20 hectares dédiée à la production locale de semences de blé adaptées au climat sénégalais. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique gouvernementale de diversification des sources de production et de réduction des importations alimentaires.

L’ISRA, avec son expertise, cherche à pallier l’un des plus grands défis de l’agriculture sénégalaise sur la qualité des semences. En produisant des semences locales, adaptées aux conditions climatiques et aux besoins du marché sénégalais, ce programme vise à stimuler une culture à grande échelle du blé, et par conséquent, réduire la pression sur les importations.

Les chiffres de la production agricole, notamment dans le secteur du riz, confirment qu’une dynamique positive est en cours. En 2023, le pays a enregistré une production de plus de 1,5 million de tonnes de riz paddy, soit un taux de couverture de près de 80% de la demande interne, un record historique. En parallèle, des programmes de l’agenda 2050 et le New deal technologique vont permettre de renforcer les infrastructures agricoles et de soutenir l’innovation dans les technologies de production. Si ces progrès sont notables, le secteur du blé, toujours largement dépendant des importations, nécessite un effort supplémentaire pour atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural, Mabouba Diagne dans une récente déclaration, a souligné que la culture du blé local s’inscrit dans une démarche à long terme. En renforçant la production locale, il s’agit non seulement de réduire les coûts d’importation mais aussi de créer des emplois durables dans les régions rurales, ce qui s’inscrit parfaitement dans les priorités de développement du gouvernement actuel.

L’approfondissement de cette transition agricole ne peut se faire sans une approche macroéconomique solide. Le financement du secteur agricole, notamment par l’introduction de fonds dédiés aux petites et moyennes entreprises agricoles, a permis une transformation progressive des méthodes de production.

La clé de la réussite de ce projet réside également dans l’implication des acteurs locaux. La vallée du fleuve Sénégal, avec ses conditions agricoles favorables, pourrait devenir le cœur battant de cette initiative. La valorisation des semences locales pourrait, à terme, permettre au Sénégal de jouer un rôle de leader dans la production de blé en Afrique de l’Ouest, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire régionale. Des initiatives comme celle de Fanaye doivent être multipliées, et leur impact étendu au reste du pays.

Les chiffres montrent également qu’il y a une amélioration de la production agricole en termes de rendement par hectare, un facteur essentiel pour transformer cette dépendance en indépendance alimentaire. Une hausse de 5% par an du rendement des cultures céréalières a été enregistrée depuis 2020, une performance qui témoigne du progrès visible dans le secteur.

Par Zaynab SANGARÈ 

 

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