Le groupe de la Banque africaine de développement a publié son rapport 2025 sur la performance et les résultats du Fonds africain de développement (FAD-16), un document qui démontre l’impact considérable du Fonds dans la promotion du développement durable au sein des pays africains à faible revenu. Dans un contexte international caractérisé par des tensions économiques, une dette publique croissante et des défis sécuritaires persistants, l’Afrique continue d’afficher une résilience remarquable. Le rapport illustre la réponse du Fonds africain de développement face à ces défis et confirme son engagement à accélérer la transformation structurelle, à renforcer la résilience climatique et à favoriser une croissance véritablement inclusive sur le continent.

Présenté à Lusaka, en Zambie, lors de la troisième réunion de reconstitution des ressources du FAD-17, qui se tient du 7 au 9 octobre, le rapport met démontre les résultats enregistrés en 2024 sous le thème « Stimuler la croissance inclusive par des investissements stratégiques pour des résultats probants ».

Les réalisations du Fonds témoignent d’un impact concret sur la vie des populations africaines. En 2024, 2,9 millions de personnes ont eu accès à des services d’eau potable, tandis que plus de 500 000 ont été raccordées à l’électricité, dont près de la moitié sont des femmes. Les programmes soutenus par le FAD ont permis d’améliorer les services de santé pour 1,2 million de bénéficiaires et de renforcer le secteur agricole en appuyant plus de 520 000 agriculteurs grâce à des technologies résilientes au climat. Par ailleurs, la construction ou la réhabilitation de 614 kilomètres de routes a facilité l’accès aux transports pour 3,5 millions d’Africains. Ces investissements ont également contribué à la création ou au soutien de plus de 560 000 emplois directs et indirects, tout en améliorant l’accès aux services de télécommunication pour 1,3 million de personnes.

Le rapport met aussi en avant les nouvelles priorités stratégiques du groupe de la Banque. Parmi les initiatives phares figure la Mission 300, un partenariat d’envergure avec la Banque mondiale visant à garantir l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici à 2030. Ce programme, soutenu par des engagements dépassant 55 milliards de dollars, symbolise la volonté commune des institutions de renforcer l’intégration énergétique du continent.

La lutte contre le changement climatique occupe désormais une place centrale dans la stratégie du Fonds. Le Guichet d’action climatique (Climate Action Window) a mobilisé 442 millions de dollars, et la quasi-totalité des nouveaux projets intègre des mesures de résilience climatique. Le Fonds a également intensifié son action dans les zones fragiles en adoptant une approche systématique prenant en compte les dynamiques de fragilité et de conflit dans toutes ses opérations.

L’autonomisation des femmes et des jeunes demeure un pilier essentiel du FAD-16. Tous les projets sont désormais évalués selon un marqueur genre, et 96 % des nouveaux programmes incluent des composantes visant à renforcer l’égalité entre les sexes. En 2024, plus de 290 000 emplois ont été créés pour les jeunes âgés de 15 à 35 ans, illustrant l’engagement du Fonds à soutenir la nouvelle génération africaine.

« Ensemble, avec ambition et solidarité, engageons-nous avec la jeunesse africaine pour écrire un nouveau récit fait de croissance, de résilience et de prospérité partagée », a déclaré M. Sidi Ould Tah, président du Groupe de la Banque africaine de développement. Il a ajouté que le Fonds africain de développement « est prêt à répondre aux aspirations du continent en misant sur des partenariats stratégiques et sur l’innovation afin de gagner en rapidité, en synergie, en ampleur et en impact ».

Le rapport sur la performance et les résultats du FAD-16 évalue les progrès accomplis au cours du 16ᵉ cycle de reconstitution des ressources (2023-2025) dans les 37 pays bénéficiaires. Il démontre les opérations achevées en 2024 ainsi que les nouveaux engagements approuvés. En complément de la revue annuelle de l’efficacité du développement du groupe de la Banque, ce rapport se concentre spécifiquement sur l’impact du Fonds africain de développement à travers ses deux piliers stratégiques et ses thèmes transversaux prioritaires.

Véritable outil de transparence et de redevabilité, le rapport 2025 confirme la place du Fonds africain de développement comme un catalyseur majeur du progrès socio-économique sur le continent africain et un partenaire essentiel pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Par Zaynab Sangarè