Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi 29 mai 9e président de la Banque africaine de développement (BAD), à l’issue du troisième tour d’un scrutin décisif organisé à Abidjan. Avec 70 % des voix, il s’impose largement face à son principal concurrent, le Zambien Samuel Munzele Maimbo, soutenu majoritairement par les actionnaires non régionaux.
Cette victoire nette consacre un rassemblement inédit des pays africains autour d’une candidature de consensus, amorcé dès le second tour. Sidi Ould Tah, ancien ministre et dirigeant expérimenté dans les institutions financières africaines, a su fédérer une coalition régionale autour de son projet de réforme et de souveraineté économique.
L’élection s’est déroulée dans un contexte géopolitique tendu, marqué par des défis de développement structurels, une pression croissante sur les finances publiques et la volonté croissante des États africains de reprendre le contrôle stratégique des institutions continentales. « Cette élection est le signe d’un tournant. L’Afrique veut désormais parler d’une seule voix au sein de ses grandes institutions », confie un diplomate ouest-africain présent à Abidjan.
Si Samuel Munzele Maimbo avait pris une courte avance au premier tour, porté par les votes des actionnaires non régionaux (notamment européens et asiatiques), il n’a pas réussi à contenir la dynamique en faveur de Sidi Ould Tah, qui s’est affirmé au fil des tours comme le choix légitime du continent.
La prise de fonction de Sidi Ould Tah intervient alors que la BAD s’apprête à lancer plusieurs chantiers stratégiques, notamment dans les domaines de la transition énergétique, de la sécurité alimentaire et du financement des infrastructures. Autant de dossiers qui nécessiteront une gouvernance forte et une vision ancrée dans les priorités africaines.
Par Babou Landing Diallo
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