Face aux nombreux défis auxquels est confronté le secteur halieutique sénégalais, des organisations de la société civile, des acteurs de la pêche et des représentants institutionnels ont adopté, le jeudi 22 mai, la Déclaration de Saint-Louis, un appel solennel à la relance du processus d’adhésion du Sénégal à la Fisheries Transparency Initiative (FiTI).
Réunis dans le cadre d’un atelier stratégique de plaidoyer, les participants ont insisté sur la nécessité de restaurer la transparence dans la gestion des ressources halieutiques, un secteur vital pour des millions de Sénégalais, à la fois pour l’alimentation, l’emploi et le développement local. Les échanges ont mis en lumière plusieurs problématiques récurrentes : l’accès aux données sur les ressources marines, la surveillance des zones de pêche, la délivrance des licences, l’inclusion des acteurs locaux dans les processus décisionnels, et plus globalement l’accès à l’information publique dans le secteur.
« La pêche est une source essentielle d’emplois, de nourriture et de développement socioéconomique pour des millions de personnes partout au Sénégal », rappelle le communiqué conjoint, signé notamment par le Forum civil, Article 19 et ONG 3D.
La Déclaration de Saint-Louis déplore également l’inégalité d’accès aux ressources, qui freine le développement des communautés côtières. Selon les signataires, seule une gouvernance halieutique plus inclusive et transparente permettra de garantir des retombées économiques équitables et de protéger durablement les écosystèmes marins.
Dans leur déclaration, les participants ont appelé le président de la République à relancer formellement l’adhésion du Sénégal à la FiTI. Un processus dans lequel le pays s’était engagé avant de marquer un arrêt. Le ministre des Pêches est également exhorté à porter ce chantier stratégique, avec l’appui des acteurs de la société civile et des professionnels de la pêche.
Les signataires saluent, par ailleurs, l’engagement des autorités locales et des partenaires techniques présents à l’atelier, dont Mansour Ndour, coordonnateur régional de la FiTI pour l’Afrique francophone, et Birahime Seck, coordonnateur général du Forum civil.
Cette déclaration intervient dans un contexte de pression accrue sur les ressources marines, exacerbé par la pêche industrielle, les conflits entre acteurs, et une gouvernance souvent jugée opaque. Elle marque une volonté collective de repenser les mécanismes de gestion des ressources halieutiques, en misant sur la transparence, la participation et la redevabilité.
Par Babou Landing Diallo
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