Dans un contexte où les défis de santé publique sont de plus en plus pressants, la nécessité d’une coordination efficace et d’une réponse rapide est essentielle. Nous avons eu l’honneur d’interviewer le Dr Mamadou Diarrassouba, Directeur Exécutif du Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies de la Cedeao (CRSCM), lors de la réunion du Pasteur Network Afrique qui s’est tenue à Abidjan du 14 au 16 avril 2025. Avec une mission centrée sur le renforcement des capacités des États membres face aux crises sanitaires, le CRSCM joue un rôle clé pour assurer la santé et le bien-être des populations ouest-africaines. Dans cet entretien, Dr Diarrassouba partage sa vision, les missions de son agence et les collaborations stratégiques qui façonnent.

Avec le service de communication de IPCI

Dr Mamadou Diarrassouba, vous êtes le Directeur exécutif du Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies de la Cedeao depuis juillet 2024. Voudriez-vous nous instruire sur cette agence ?

Le Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies (CRSCM) est une agence spécialisée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). La mise en place de cette agence a été motivée par le besoin urgent de répondre efficacement aux défis de santé publique auxquels sont confrontés les États membres, en particulier à la lumière des leçons multifacettes tirées de l’épidémie de la maladie à virus Ebola (MVE) de 2014/2015 en Afrique de l’ouest. Situé au Nigeria, le CRSCM a pour mission de garantir que les États membres renforcent leurs capacités en matière de surveillance efficace des maladies, de préparation aux situations d’urgence, et de fournir des réponses appropriées et rapides aux crises de santé publique, tout en renforçant également leur résilience face aux chocs épidémiques.

Cette mission s’inscrit dans la priorité générale de la Cedeao en matière de protection et d’amélioration de la santé, de prévention des maladies et de traitement des menaces sanitaires, afin d’assurer un haut niveau de protection de la santé pour ses citoyens.

Le CRSCM est censé servir de plaque tournante centrale pour coordonner la préparation et les réponses aux défis épidémiologiques dans le cadre de la Cedeao. Le CRSCM joue un rôle crucial dans la mise en œuvre des principes du règlement sanitaire international (RSI) et du programme ‘‘Une seule santé’’. Ses actions vont au-delà de la réponse aux épidémies de maladies infectieuses pour s’attaquer aux déterminants sous-jacents de la santé, influencés par le changement climatique, l’urbanisation et les crises humanitaires.

Quel est le type de collaboration existe-il entre le CDC de la Cedeao et les instituts Pasteur d’Afrique ?

En tant que centre régional de coordination de la sécurité sanitaire de la Cedeao, et dans le cadre de notre engagement à améliorer la prévention, la surveillance et la réponse face aux épidémies et urgences sanitaires en Afrique de l’ouest et au-delà, le Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies de la Cedeao (CRSCM) collabore étroitement avec les instituts Pasteur, notamment ceux de Dakar et d’Abidjan. Cette collaboration vise à renforcer la surveillance, la recherche, la formation et à développer les capacités des laboratoires dans toute la région de la Cedeao. Ensemble, nous travaillons pour accroître notre préparation aux épidémies et consolider un système de santé résilient, capable de relever les défis futurs.

Quelle a été l’implication du CDC de la Cedeao dans l’organisation des réunions du Pasteur Network Afrique ?

Le CRSCM de la Cedeao a un mandat qui comprend non seulement le soutien et le renforcement des réseaux de surveillance spécialisés, mais aussi la promotion de la coopération entre experts, laboratoires de référence, et institutions de santé humaine, animale et environnementale. A ce titre, il a activement participé en s’assurant que les discussions se centrent sur l’optimisation de la préparation et de la réponse aux épidémies. Nous avons mis l’accent sur la coopération interinstitutionnelle, l’amélioration des capacités des laboratoires, la formation, la recherche et la sécurisation d’un financement durable pour fortifier les infrastructures de santé publique.

Quelles leçons tirées de la rencontre de haut niveau ?

La leçon principale de la rencontre est que pour construire un système de santé plus intégré et résilient, une coopération plus étroite et une meilleure coordination régionale sont essentielles. Cela nécessite non seulement un partage accru d’expériences et de défis de tous les intervenants dans la région, mais aussi l’identification de solutions communes.

Quelles sont les recommandations pour la mise en œuvre des résolutions de cette rencontre ?

Pour concrétiser les résolutions de cette rencontre, nous recommandons de renforcer davantage la collaboration entre les membres du Réseau Pasteur et les principaux acteurs régionaux. Il est crucial de développer des mécanismes de suivi et d’évaluation, tout en garantissant la pérennité financière des initiatives. En outre, il serait bénéfique d’assurer une meilleure intégration des systèmes de surveillance sanitaire au niveau régional, ce qui permettra une réponse plus rapide et plus efficace aux menaces sanitaires.

Avec le service de communication de IPCI