Le télescope spatial James Webb, le JWST, a pris l’image la plus détaillée à ce jour de la nébuleuse planétaire NGC 1514 grâce à ses observations uniques dans l’infrarouge moyen. L’image en fausse couleur obtenue est somptueuse !
Au sommaire
- De Wise à Webb
- Une structure en forme de sablier
Il s’agit de NGC 1514 (aussi appelé la nébuleuse de la boule de cristal) et, comme dans le cas de l’image de Kohoutek 4-55 fournie récemment par Hubble, c’est une nébuleuse planétaire. Elle est située dans la constellation du Taureau et elle a été débusquée par l’astronome germano-britannique William Herschel le 13 novembre 1790, le découvreur d’Uranus et du rayonnement infrarouge. Comme toutes les nébuleuses planétaires, on pourrait croire que NGC 1514 est un sous-produit de la fin de vie d’une étoile géante rouge. Une fois qu’une telle étoile a épuisé son carburant et perdu des couches de gaz éjectées par des instabilités, le rayonnement intense qu’elle produit encore après contraction gravitationnelle excite les atomes et les molécules des coques de matière que les éjections ont formées.
Il y a 15 ans, la mission du télescope Wise (Wide-field Infrared Survey Explorer) était définie en ces termes : « Wise scrutera l’ensemble du ciel en infrarouge, captant la lueur de centaines de millions d’objets et produisant des millions d’images. La mission révélera des objets jamais observés auparavant, notamment les étoiles les plus froides, les galaxies les plus lumineuses de l’univers et certains des astéroïdes et comètes géocroiseurs les plus sombres ». Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Science Magazine
En fait, c’est un peu plus compliqué comme l’ont montré les observations de cet objet situé à environ 4 000 années-lumière dans la Voie lactée. Au début des années 2010, une équipe d’astrophysiciens a en effet publié un article basé sur des observations faites avec le Wide-field Infrared Survey Explorer (en français « Explorateur à grand champ pour l’étude dans l’infrarouge » en abrégé Wise en anglais) montrant que NGC 1514 était en fait le produit d’un système d’étoiles désigné comme HD 281679 dans le catalogue Henry Draper. La binaire est formée d’une étoile géante sur la branche horizontale de type A0III tandis que c’est sa compagne qui génère la nébuleuse planétaire.
Le saviez-vous ?
Le catalogue Henry Draper (HD) regroupe les données sur plus de 225 000 étoiles dont les magnitudes apparentes vont jusqu’à 9 environ. Établi au début du XXe siècle par l’astronome Annie Jump Cannon et ses collègues du Harvard College Observatory, il couvre presque toute la voûte céleste. Il tire son nom d’un pionnier de l’astrophotographie, qui fut le premier à obtenir un spectre stellaire, celui de Véga, en 1872. À sa mort, sa veuve avait financé la réalisation de ce catalogue, par la suite largement utilisé par les astronomes. Voilà pourquoi plusieurs étoiles de la Voie lactée étudiées pour leurs exoplanètes sont référencées par les lettres HD.

Remarquez que ce qui ressemble à une seule grande étoile brillante (mais en fait deux) au centre de cette image en fausses couleurs prise dans l’infrarouge en donnant, sous le regard du JWST, des aigrettes de diffraction violet vif au centre d’un grand cylindre diffus de gaz et de poussière, incliné vers la droite. Au centre, se trouve un nuage rose vif et dense qui occupe environ 25 % de la vue. Deux grands anneaux sont visibles formant un angle d’environ 60 degrés, semblant joints en haut à gauche et en bas à droite. © Nasa, ESA, CSA, STScI, Michael Ressler (Nasa-JPL), Dave Jones (IAC), CC BY 4.0 INT
Les nouvelles données dans l’infrarouge moyen du télescope spatial James-Webb montrent de nouveaux détails dans les structures formées par le gaz et la poussière éjectés par l’étoile mourante au cœur de NGC 1514. C’est notamment le cas au niveau de des deux anneaux découvert par Wise en 2010.
On voit aussi avec les structures de diffraction associées l’emplacement de l’étoile double où une étoile originairement plusieurs fois plus massives que le Soleil est devenu une naine blanche avec une surface très chaude, rayonnant copieusement dans l’ultraviolet, ce qui illumine les coquilles de matière produites par l’étoile sous forme de vents éjectés alors qu’elle était en phase de géante rouge, ce qui a fait baisser sa masse.
Le communiqué de la Nasa fait le lien entre la vraie structure de NGC 1514 et celle d’un sablier comme dans le cas de la nébuleuse du Sablier (également appelée MyCn 18, voir la vidéo ci-dessous), une jeune nébuleuse planétaire située au sud de la constellation de la Mouche à environ 8 000 années-lumière su Soleil.
Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, ESA, Harshwardhan Pathak. Cette vidéo a été générée automatiquement par une IA de la Nasa
« Les observations de Webb montrent que la nébuleuse est inclinée à 60 degrés, ce qui lui donne l’apparence d’une canette en train d’être versée. Cependant, il est bien plus probable que NGC 1514 ait la forme d’un sablier dont les extrémités auraient été coupées. Observez les traces de sa taille pincée en haut à gauche et en bas à droite, où la poussière est orange et dérive en forme de V peu profond. Lorsque cette étoile était au plus fort de sa perte de matière, son compagnon a pu s’approcher très près, ce qui a donné naissance à ces formes inhabituelles. Au lieu de produire une sphère, cette interaction a pu former des anneaux ».
Par FUTURA
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