Se curer le nez est une habitude anodine et universelle, mais certains se demandent si ce geste pourrait avoir des conséquences sur la santé cérébrale.
Au sommaire
- Alzheimer et bactérie nasale : ce que révèle l’étude de 2022
- Un simple geste du quotidien pourrait-il vraiment favoriser la démence ?
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Depuis quelques années, une rumeur persistante refait surface : se curer le nez augmenterait le risque de développer la maladie d’Alzheimer. L’origine de cette affirmation ? Une étude scientifique menée sur des souris en 2022 et dont les travaux ont été publiés dans Nature. Mais faut-il vraiment s’alarmer et arrêter cette habitude anodine ?
Alzheimer et bactérie nasale : ce que révèle l’étude de 2022
En 2022, des chercheurs de l’université Griffith en Australie ont mené une expérience sur des souris pour étudier l’impact de la bactérie Chlamydia pneumoniae sur le cerveau. Ils ont découvert que, lorsque cette bactérie était introduite dans la cavité nasale des rongeurs, elle pouvait atteindre leur cerveau en empruntant le nerf olfactif. Résultat : des signes précoces de modifications cérébrales similaires à celles observées dans la maladie d’Alzheimer.
Mais il y a un hic. Pour favoriser l’infiltration de la bactérie, les chercheurs ont intentionnellement endommagé la muqueuse nasale des souris à l’aide d’un produit chimique. Une altération bien plus extrême qu’un simple grattage du nez ! Rien ne prouve que cette expérience puisse être transposée à l’Homme, et encore moins que se curer le nez soit un facteur de risque avéré pour la maladie d’Alzheimer.

Rien ne prouve que se curer le nez soit un facteur de risque avéré pour la maladie d’Alzheimer. © Cookie Studio, Adobe Stock
L’étude a été relayée de nombreuses fois, laissant croire que ce geste courant pourrait favoriser la démence. Pourtant, plusieurs neuroscientifiques ont dénoncé cette interprétation hâtive. Le professeur Bryce Vissel, spécialiste des maladies neurodégénératives, estime qu’aucune preuve scientifique ne vient étayer cette hypothèse.
Bien que des recherches soient en cours sur le lien entre infections nasales et démence, il est crucial de distinguer les faits des suppositions. Nikki-Anne Wilson, chercheuse en neurosciences, rappelle que la maladie d’Alzheimer résulte d’une combinaison complexe de facteurs génétiques et environnementaux. Se curer le nez, un geste quasi universel, n’en fait certainement pas partie.
Il n’y a donc aucune preuve formelle que se curer le nez puisse entraîner la maladie d’Alzheimer. Cependant, il est recommandé de pratiquer ce geste avec douceur afin de ne pas endommager la muqueuse nasale, mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter quant à son lien avec la démence à ce jour.
Par FUTURA
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