La situation hydrologique du fleuve Sénégal inquiète les autorités sénégalaises alors que le niveau des eaux continue de monter, frôlant dangereusement la cote d’alerte.
Par Zaynab SANGARÈ, Dakar
Ce jeudi 22 août 2024, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a tiré la sonnette d’alarme face à une hausse critique du niveau du fleuve à Bakel. En l’espace de quatre heures seulement, l’eau est passée de 9,52 mètres à 9,57 mètres, s’approchant à seulement 43 centimètres de la cote d’alerte fixée à 10 mètres.
Cette situation, couplée à des prévisions météorologiques annonçant une poursuite des pluies abondantes dans la région, fait craindre des débordements imminents, notamment sur l’axe Bakel-Matam. Le fleuve, déjà en tension, menace de déborder dans plusieurs localités, posant un sérieux risque pour les populations riveraines et les activités économiques situées à proximité de ses rives.
Face à cette menace, le ministère a publié un communiqué exhortant les populations à la vigilance. Les résidents et travailleurs installés le long des berges du fleuve, tout particulièrement sur l’axe Bakel-Matam, sont invités à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir des dégâts potentiels. Cette vigilance s’impose, alors que les autorités hydrauliques intensifient les mesures de suivi à travers un réseau de stations hydrométriques stratégiquement positionnées sur le fleuve Sénégal et la Gambie.
Le ministère a également insisté sur la mobilisation des services de l’État pour contenir cette menace hydrologique. Mais la sécurité des riverains dépend également de leur préparation individuelle, avec une mise en garde claire sur la nécessité de dégager les zones à risque et d’évacuer, si nécessaire.
Un impact dévastateur potentiel
Si le fleuve venait à dépasser la cote d’alerte, des débordements par endroits seraient inévitables. Ces inondations affecteraient non seulement les habitations mais aussi les terres agricoles, aggravant ainsi les difficultés pour une population déjà vulnérable aux caprices climatiques de la saison des pluies.
Les autorités locales sont en état d’alerte. Elles suivent de près les développements et envisagent des interventions d’urgence si la situation venait à s’aggraver. Les mairies des villes concernées collaborent également avec le gouvernement pour faciliter des évacuations préventives et mettre en place des abris temporaires pour les populations touchées.
Le fleuve Sénégal a déjà montré par le passé sa capacité à provoquer des catastrophes naturelles, notamment lors de crues sévères qui ont engendré des dégâts importants dans la région. La montée des eaux actuelle s’inscrit dans un cycle de précipitations particulièrement élevé cette année, augmentant le risque de répétition de ces événements dramatiques.
Les efforts du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement pour contenir cette menace s’inscrivent dans une stratégie plus large de gestion des risques climatiques au Sénégal. Cependant, alors que les pluies se poursuivent et que le niveau du fleuve monte, l’inquiétude demeure palpable.
Le Sénégal est à la croisée des chemins. La vigilance et la préparation seront cruciales dans les heures et jours à venir pour éviter une catastrophe humaine et matérielle. Les populations riveraines du fleuve Sénégal doivent rester informées et prêtes à agir rapidement si les conditions météorologiques continuent de détériorer la situation hydrologique.
Les prochains jours s’annoncent décisifs dans la lutte contre cette menace hydrique qui plane sur plusieurs régions du pays.
Zaynab SANGARÈ
(Afrik Management/ Août 2024)
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