Le budget consacré à l’éducation nationale par le gouvernement Sénégalais a connu une baisse drastique cette année. De 0,26% en 2018, il est ramené à 0,11% en 2024. L’information a été livrée par le rapport de l’analyse budgétaire de l’alimentation scolaire de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique).

Par Massaër DIA, Sénégal

D’après le rapport parvenu à notre rédaction, l’analyse budgétaire de l’alimentation scolaire au Sénégal révèle un paradoxe politique matérialisé par une baisse du financement des cantines scolaires et un taux de couverture en chute libre, au moment où le budget du Ministère de l’Éducation nationale (MEN) connait une hausse continue.

« Le budget du Ministère de l’Éducation nationale consacré à l’alimentation scolaire au Sénégal est passé de 0,26% en 2018 à 0,11% en 2024 », indique le rapport de l’analyse budgétaire de l’alimentation scolaire au Sénégal, élaboré par l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique).

Toujours selon le rapport, cette analyse est réalisée dans le cadre de l’initiative pour la consolidation et la pérennisation de l’alimentation scolaire au Sénégal menée par le consortium : CICODEV Afrique, Counterpart International, Grdr, AVSF, CNCR, GRET, Programme Alimentaire Mondial (PAM), le Conseil départemental de Rufisque avec d’autres acteurs.

« Depuis plusieurs décennies, les ressources publiques consacrées à l’alimentation scolaire sont en baisse. Moins d’un (1) milliard de FCFA par an, en moyenne de 1997 à 2019. Au même moment, le budget du Ministère de l’éducation nationale (MEN) a connu une hausse de 29,8%, passant de 298 milliards de FCFA en 2018 à près de 1000 milliards de FCFA en 2024 », souligne-t-on dans le rapport.

« Une analyse comparative faite avec le financement de l’alimentation scolaire au Burkina Faso, au Togo et au Bénin montre que le Sénégal est en retard par rapport à ces pays. Malgré une hausse continue du budget du Ministère de l’Éducation nationale, le financement alloué aux cantines n’a cessé de diminuer de 2018 à nos jours. L’alimentation scolaire, en plus d’être un outil de protection et d’équité sociale, permet de lutter contre la vulnérabilité alimentaire. C’est fort de ce constat que le consortium exhorte à sa pérennisation à travers l’adoption d’une loi sur l’alimentation scolaire et un financement adéquat », conclut le document.

Massaër DIA

(Afrik Management/ Mars 2024)