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X (ex-twitter) perd les publicités de la Commission européenne et d’IBM

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La Commission européenne a demandé à ses services de suspendre leurs campagnes publicitaires sur X (ex-Twitter) en raison de la « hausse alarmante de la désinformation et des discours de haine ». IBM a de son côté pris la même décision après qu’il a constaté que ses annonces apparaissaient à proximité de publications pro-nazis

Une analyse de la plateforme internationale contre la désinformation NewsGuard indique que les utilisateurs « certifiés » sur X produisent 74% des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre entre Israël et le Hamas. (Crédits : CARLOS BARRIA)

Quel point commun entre la Commission européenne et IBM ? Les deux structures ont annoncé dans le même temps suspendre leurs campagnes publicitaires sur X, le nouveau nom de Twitter.

 « Nous avons constaté une hausse alarmante de la désinformation et des discours de haine sur plusieurs réseaux sociaux ces dernières semaines, et cela concerne bien entendu X », a déclaré un porte-parole, Johannes Bahrke. « Nous avons donc recommandé aux services de s’abstenir de faire des campagnes publicitaires » sur la plateforme, propriété du milliardaire Elon Musk, a-t-il ajouté. Cette décision ne remet néanmoins pas en cause la présence des services de la Commission européenne sur le réseau.

Des publicité de la Commission sur X font polémique

L’instruction de suspendre toute publicité sur X de la part de la Commission fait aussi suite à une polémique entourant une campagne faite en septembre sur ce réseau social par les services de la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, pour faire la promotion d’un projet de législation. Cette campagne est accusée d’avoir utilisé des techniques de microciblage en se basant sur les opinions politiques et religieuses des personnes visées, en violation des règles européennes sur les données personnelles.

Une association autrichienne militant pour la protection de la vie privée, Noyb, a porté plainte jeudi contre la Commission européenne auprès du Contrôleur européen de la protection des données, au nom d’un internaute néerlandais destinataire d’un des messages des services de l’UE. Pour l’ONG, la Commission s’est basée sur les opinions politiques et religieuses des personnes visées, à l’encontre du règlement européen de référence sur les données (RGPD), précise l’association. Elle a par exemple exclu de manière délibérée les internautes intéressés par le Brexit, Marine Le Pen, Giorgia Meloni ou encore la chrétienté.

L’opération visait à faire la promotion d’un texte obligeant les plateformes et services de messagerie à détecter les images à caractère pédophile et les sollicitations d’enfants par des pédocriminels. Ce projet de loi suscite des résistances de la part de certains Etats membres mais aussi de parlementaires, qui s’inquiètent de le voir déboucher sur une surveillance généralisée des communications privées.

Des publicités des grandes entreprises de la tech accolées à des publications favorables aux nazis

Par ailleurs, après que des publicités pour les grandes entreprises de la tech (Apple, Oracle et IBM) sont apparues près de publications favorables à Hitler et aux nazis, selon un rapport publié jeudi de l’ONG Media Matters, qui lutte contre la désinformation, le géant de l’informatique IBM a aussi annoncé suspendre ses publicités sur le réseau.

 « IBM applique une tolérance zéro pour les discours de haine et les discriminations, et nous avons suspendu immédiatement toutes nos publicités sur X pendant que l’on enquête sur cette situation totalement inacceptable », a déclaré l’entreprise à l’AFP. Un responsable de X a dit à l’AFP avoir « passé un coup de balai » sur les comptes cités par Media Matters, qui ne pourront plus monétiser des publicités sur le réseau. Et les publications elles-mêmes seront marquées « contenu sensible » a-t-il ajouté.

La plateforme a assoupli ses règles sur la désinformation

Depuis qu’Elon Musk a racheté Twitter fin octobre 2022 avant d’en changer le nom, la plateforme a assoupli ses règles sur la désinformation, réduit ses équipes de modération des contenus et permis le retour de nombreuses personnalités controversées. Plusieurs associations ont constaté une hausse de la désinformation et du harcèlement. Une analyse de la plateforme internationale contre la désinformation NewsGuard indique ainsi que les utilisateurs « certifiés » sur X produisent 74% des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Elon Musk a vivement critiqué l’organisation de lutte contre l’antisémitisme Anti Defamation League, qui avait dénoncé une hausse notable de la désinformation et des insultes homophobes et racistes sur le réseau social depuis que les règles ont changé.

L’exécutif européen a ouvert en octobre une enquête visant ce réseau social pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » et « discours de haine » dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’application de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA), imposant des obligations renforcées aux plateformes.

 

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