Frappée de plein fouet par une désastreuse campagne 2022/2023, due à l’invasion d’une nouvelle espèce d’insecte, la filière coton au Mali a accueilli avec soulagement les nouvelles mesures décidées par l’exécutif pour lui venir en aide.
Insectes jassides dans le bassin cotonnier
À l’issue de la 13ème session du Conseil supérieur de l’Agriculture, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir, a annoncé que le prix du kilogramme de coton graine de 1er choix sera fixé à 295 francs CFA (0,44 euro) pour la campagne de 2023/2024, soit 10 francs CFA de plus que la campagne précédente. Les autorités maliennes ont par ailleurs décidé d’allouer un budget de 10 milliards de francs CFA (15 millions d’euros) pour aider les cotonculteurs à rembourser les crédits contractés pour l’achat d’intrants sur les superficies des champs ravagés par les parasites. Autant de mesures destinées à accompagner la filière, durement éprouvée par un effondrement de la récolte lors de la campagne 2022/2023.
En cause, l’attaque des plants de coton par une espèce de jasside – un insecte qui s’attaque à la plante de coton une fois développée – appelée Amrasca biguttula. Surnommée la « jasside du coton indien », l’espèce est originaire d’Inde et observée depuis quelques années sur le continent, notamment à Madagascar. Elle était latente en Afrique de l’Ouest jusqu’à l’invasion constatée durant la campagne 2022/2023. De fait, c’est bien l’ensemble des pays producteurs de coton de la sous-région qui ont été affectés, le Mali étant toutefois l’un des plus touchés aux côtés de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Un aléa qui aura eu pour conséquence de rétrograder le pays ouest-africain (390 000 tonnes de coton graines pour la campagne 2022/2023) au sein des grandes nations productrices et de conforter la position du Bénin comme premier producteur de coton du continent (700 000 tonnes de coton graines), suivi du Burkina Faso (480 000 tonnes), puis du Cameroun (350 000 tonnes).
Le Mali est historiquement l’un des principaux producteurs africains de coton. Une activité dominée par un acteur public clé, la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), et qui fait vivre de près ou de loin près de 5 millions de personnes sur une population totale de 22 millions d’habitants.
Commentaires