S4, BC4, F12… Tout comprendre des Jeux paralympiques peut s’avérer difficile pour les néophytes. Le système de classification des athlètes est, en effet, indispensable mais complexe, tant à comprendre qu’à mettre en place.
Cette année, c’est décidé, vous suivez les Jeux paralympiques ! Louable résolution, mais attention, vous pourriez trouver les épreuves singulièrement plus difficiles à suivre que les Jeux olympiques. En cause, la classification des athlètes, un système essentiel qui permet de regrouper les sportifs en fonction de leur type et niveau de handicap. Ce processus garantit que la compétition reste équitable, en mettant en compétition des athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles similaires. L’objectif : réduire les inégalités qui ne sont pas liées à l’entraînement ou à la préparation physique, mais bien à la nature du handicap.
Un système pas si compliqué à comprendre…
Mais alors, comment s’y retrouver ? Pas de panique ! Le système de classification commence souvent par une ou plusieurs lettres, qui indiquent le sport ou une caractéristique spécifique de l’épreuve en anglais. Par exemple, « S » désigne la natation (« Swimming » en anglais), « T », les épreuves sur piste en athlétisme (« Track ») et « F », les épreuves de lancer (« Field »). Dans certains cas, les lettres font référence à des équipements particuliers : par exemple, l’acronyme « WH » désigne les compétitions impliquant des fauteuils roulants (« Wheelchair »), comme en badminton.
Après les lettres, on trouve des chiffres qui précisent la classification. Le premier chiffre se réfère au type de handicap, quand le second chiffre évalue le degré de ce handicap. Par exemple, en athlétisme, le chiffre 1 indique une déficience visuelle, tandis que le 6 peut indiquer une amputation. Plus le chiffre est bas, plus le handicap est sévère. En natation, les chiffres 1 à 10 concernent les handicaps physiques et les chiffres 11 à 13 sont réservés aux déficiences visuelles, 14 représente les déficiences intellectuelles. Donc, si vous observez, sur votre écran, la combinaison S2, cela signifiera que vous vous apprêtez à regarder une épreuve de natation impliquant des athlètes atteints d’un handicap moteur sévère.
Évidemment, si cela s’appliquait à toutes les épreuves, ce serait trop simple… Heureusement, les organisateurs des Jeux paralympiques mettent à disposition la classification détaillée par épreuve pour aider à s’y retrouver, notamment sur l’équitation ou le basket fauteuil.
…mais difficile à mettre en œuvre !
Le processus de classification peut s’avérer complexe et parfois controversé. Il nécessite une évaluation minutieuse par un personnel médical et technique, qui analyse l’impact du handicap sur la performance sportive. Les critères incluent la mobilité, la coordination, l’équilibre, et la capacité fonctionnelle générale. Les athlètes peuvent parfois se retrouver dans la même catégorie malgré des handicaps différents, ce qui peut susciter des discussions et des recours.
Malgré sa complexité, ce système demeure indispensable pour assurer l’équité des compétitions paralympiques. Comme le souligne Jean Minier, directeur des sports du Comité paralympique et sportif français (CPSF), dans les colonnes de Ouest-France, « la classification, c’est l’équité pour que puisse s’exprimer la grande inégalité du haut niveau. »
Par FUTURA
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