Le Réseau national des Femmes engagées de Kédougou (RENFEK) et le Collectif ‘‘And Takhawou Souniou Gokh de Keur Mbaye Fall’’ ont organisé un panel de haut niveau sur les suivis des obligations légales et contractuelles dans le secteur extractif au Sénégal et les violences basées sur le genre au grand Théâtre de Dakar. C’est une occasion saisie par Astou Sakho, présidente dudit réseau pour réclamer 30% du fonds minier pour l’autonomisation des femmes du secteur extractif.
Par Massaër DIA, Sénégal
Le secteur minier au Sénégal connaît actuellement une augmentation significative de la présence des femmes, tant en qualité de travailleuses directes dans les mines que dans des postes au sein des entreprises minières, des organismes gouvernementaux et des organisations de la société civile. Cependant, les droits des femmes dans ce secteur ne sont pas toujours connus et leur respect constitue un réel défi qui doit engager tout le monde.
C’est dans cette optique que Mme Astou Sakho, Présidente du Réseau national des Femmes engagées de Kédougou, a insisté pour la révision du code minier. « Nous demandons à ce qu’on revoit le code minier. L’article 25.1 dit : ‘‘les ressources naturelles appartiennent au peuple’’ ». Elle s’est désolée de l’invisibilité des retombées de ces ressources, qui visiblement, filent dans les mains des multinationales.
Elle dit attendre beaucoup de l’actuel Président Sénégalais, Bassirou Djomaye Faye, qui a promis revoir le code minier. « Nous attendons de lui que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) soit une obligation ». Selon Mme Astou Sakho, c’est 30% du fonds minier qui sont alloués aux femmes de la sous-région ouest-Africaine pour permettre leur autonomisation. Alors qu’au Sénégal, elles réclament, « nous réclamons 2% du fonds de développement local mais jusqu’à présent rien » n’y fit. C’est pourquoi, à l’instar des autres femmes de l’Afrique de l’ouest, les femmes engagées réunies en réseau plaident pour une allocation de 30% des retombées des mines, pour leur autonomisation.
Pour Mme Sakho de rajouter il est impérieux d’examiner de près, les mécanismes de suivi et de responsabilisation afin de garantir que les entreprises extractives opèrent dans le respect des lois et des droits fondamentaux des populations locales.
En ce qui concerne les violences basées sur le genre qui constituent une problématique préoccupante dans le pays de la Téranga et dans les zones minières, en l’occurrence, elle a estimé que c’est un fléau « insidieux » qui continue malheureusement de compromettre la dignité, la sécurité et le bien-être des femmes et des filles dans la société. Comme solution, elle préconise la multiplication des efforts en vue d’éliminer ces formes de violence, notamment par le renforcement des mécanismes de protection, la sensibilisation du public et la promotion d’une culture de respect et d’égalité entre les sexes ».
In fine, le Réseau national des Femmes engagées de Kédougou s’engage à favoriser l’inclusion, la sécurité et l’autonomie des femmes dans le secteur minier, contribuant ainsi au développement durable des communautés minières et de l’industrie dans son ensemble, tout en luttant activement contre les violences basées sur le genre
Rappelons que ce panel a réuni des femmes actives dans le secteur minier, des représentants du gouvernement, des organisations de la société civile, des entreprises minières, des experts, des élus, des représentants des communautés locales, d’associations de femmes et de jeunes et des défenseurs de l’environnement.
Massaër DIA
(Afrik Management/ Avril 2024)
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