Entrepreneuriat

Startups en Côte d’Ivoire : Des débuts difficiles, mais ils y croient toujours…

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Depuis quelques années, les startups ivoiriennes ont fait irruption dans l’écosystème ivoirien. Avec leur arrivée dans ce milieu, ils ont transformé, bouleversé, en apportant une somme qualitative dans le milieu de l’emploi et pris des initiatives encourageantes. Après quelques années d’exercice, parsemées de joies et difficultés, certaines peinent encore….

 

Depuis des années, en Côte d’Ivoire, l’écosystème des startups a pris son essor. Partout, on y attend des créations de startup pour faire avancer l’économie du pays. Mais en plus, l’Etat ivoirien, chaque année, y décerne des prix d’excellence à ces dernières, qui font désormais la pluie et le beau temps.

Innovarch+ est une startup de gestion de données, d’archivages électroniques, d’imprimerie et d’infographie en Côte d’Ivoire. Créée le 19 novembre 2019, par des jeunes ivoiriens, au nombre de 4. Ils ont fait leur petit bonhomme de chemin pour y arriver. Mais que de chemins parsemés d’embuches. Ces Cofondateurs ont estimé qu’au cours de ces dernières années d’exercice, rien n’a été gratuit pour eux. Avec une présence de 4 ans sur le marché, ils ont travaillé avec 10 entreprises par an. Un chiffre qu’ils jugent infime, au regard de leur potentialité et innovation technologique en Côte d’Ivoire.

Expériences et potentiel de chaque startup

Selon les Cofondateurs, un diagnostic du potentiel est fait avant de proposer des solutions au client. Ils font appel aux entreprises, des tris sont effectués, après des informations. Une fois l’entreprise choisie, s’en suit un entretien pour commencer la phase opérationnelle.

A partir des expériences personnelles, mon ami et moi, avons créé cette startup « Mon artisan ». Encore jeunes étudiants à cette époque, on a commencé avec presque rien en termes de montants. Créée en 2018, cette startup ivoirienne qu’est Mon artisan collabore avec plus de 500 artisans, qui ont délivré un peu plus de 60.000 prestations sur la plateforme. Ces prestataires sont présents à Abidjan, intérieur du pays et à Ouaga au Burkina Faso).

Cette startup Mon artisan a reçu deux fois le prix national d’excellence, 2016 et 2018.  Sur le plan international, elle a décroché plusieurs prix, notamment le prix Rfi de la meilleure application sur la Finess intelligence, en 2019 ; prix de l’entrepreneuriat africain, en 2018. Le magazine américain Forbes nous a listés parmi les entreprises les plus prometteuses, en 2022. « Tout récemment, la présidence de la République et le ministère de la Communication et l’Economie numérique, nous a sélectionnés parmi une dizaine de startup ivoiriennes pour représenter la Côte d’Ivoire, en France, à Viva Tech, le mois dernier », a expliqué Sessé.

Certes, on a eu des difficultés au niveau des financements, fait-il noté. Mais, on a été toujours passionné de ce que nous faisons. 11 personnes travaillent à Mon artisan et avec un peu plus de 500 artisans sur le plan national. Cette plateforme Mon artisan est située à Cocody Abidjan. « Le plombier nous contacte. Il fait un process de sélection, des tests pratiques et signe un contrat de partenariat avec nous. Puis il s’engage sur la qualité de prestations, par la suite, il est dans le réseau », détaille le fondateur Sessé. Les besoins sont inscrits sur la plateforme. Celui qui a même de répondre, il a 80% de la rémunération payée et nous avons 20%.

Manou animation officielle existe depuis fin 2021. C’est un projet d’émissions qui se fait sur les réseaux sociaux, et qui a pour conceptrice et directrice, Emmanuella Brou. Sur cette émission, elle anime le concept « Conseils + », qui a pour but de communiquer, donner des informations sur les différents aspects de la vie. « Je me concentre déjà sur ce qui est essentiel. Nous sommes dans un pays, où les gens se concentrent sur la banalité. Donc je ne dis pourquoi pas se concentrer sur l’essentiel. C’est ainsi que j’observe la société. Et il y a des personnes, qui ont envie d’avoir des aspects sur leur vie professionnelle, sociale, commet avoir la maitrise de soi, les différents types d’intelligence que nous possédions etc », explique-t-elle. Sa page Manou animation officielle, pour des raisons d’emploi, a été laissé pendant un temps. Puis, elle revient à la charge, en janvier 2023, pour se concentrer définitivement. Manou animation officielle a aujourd’hui, plus de 1 500 followers, sans sponsoring.

 

Le peu d’argent…

Dormir au Centre de promotion d’investissements en Côte d’Ivoire (Cepci) pour avoir les dossiers et débuter leur entreprise n’était pas une fleur de peau, nous explique Landry Kossonou, un des cofondateurs. Avec 57 000 Fcfa voire 60.000 Fcfa, ils ont pu avoir leurs dossiers et mettre en place leur startup. Pour eux, créer cette entreprise, était une joie immense. Aujourd’hui, après la mise en opéralisation de cet outil de travail, ils estiment que sur le marché, ils n’y sont pas encore présents. « Notre grand défi, c’est de nous positionner sur le plan local et international, afin d’attirer la clientèle vers nous », disent-ils. « Nous espérons devenir N° 1 dans notre domaine d’activité et on attend aussi de l’aide de l’Etat ivoirien ». Pour l’année 2022, Innovarch+ n’a pas fait de gros chiffres d’affaires. Ce qui les handicape dans leur plan de travail.

« La première version du site internet, on a déboursé 50.000 Fcfa, l’hébergeur et la création de l’entreprise au niveau du Cepici, au moins 50.000 Fcfa. Nous étions atour de 100.000 Fcfa. Après, nous avons sollicité les parents et amis de nous venir en aide », a expliqué Kevin Sessé, Fondateur de Mon artisan. Le but de l’activité est une plateforme de mise en relation des artisans du secteur informel (Btp, plomberie, électricité, service à domicile etc) avec les clients.

Manou animation officielle, selon sa directrice, elle dit avoir dépensé plus en énergie physique qu’en énergie financière. Ses émissions sur les réseaux sociaux, la connexion internet…pour elle, elle ne saurait les estimer en termes financiers. « Même si ce n’est pas d’un point de vue financier, ça motive, il y a du potentiel etc. Concernant mes difficultés, c’est quand je vois le travail et des personnes m’écrivent en inbox me disant que tout début est difficile. On a tous une expérience différente des autres », a souligné Emmanuella Brou.

 

Perspectives

Comme toute startup, elle nourrit des perspectives qui va la projeter dans le futur. Concernant innovarch+, selon les Cofondateurs Remi Adoni, Landry Kossonou et Joseph Aka, ils espèrent atteindre le leadership ; participer à l’essor économique ; offrir de l’emploi aux jeunes ; avoir des marchés sur plan local et international ; développer leur chiffre d’affaires etc.

Nous avons des contrats à long terme, souligne Kevin Sessé, avec de grosses entreprises. Pour lui, son activité se « comporte assez bien aujourd’hui ». On crée une économie de confiance et cela permet de pouvoir renforcer la pyramide les opportunités d’emploi, fait remarquer Sessé, au bas de la pyramide parmi les couches les plus défavorisées.

Pour la directrice de Manou animation officielle, bientôt, celle-ci sera monétisée, avec des partenaires. Sur ce projet, fait noté, « il y a un travail qui sera fait, proposer à une chaine Tv, qui par la main divine va valider. Ensuite gérer le volet des spots ». En termes de perspectives, souligne-t-elle, « c’est de créer une page You tube pour Manu animation officielle, pour permettre à ceux qui n’ont pu regarder à la Télé le fassent. Un tournage de film qui est en vue. J’attends des sponsors pour aider ce projet ».

Magloire Madjessou

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