Découvert en 1995 et qualifié de « projet du siècle » par l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, le gisement de fer de Belinga devrait donner la pleine mesure de son potentiel d’ici la fin de l’année avec l’envoi des premières cargaisons de minerai.
Présente à la 26ème édition du World Mining Congress, qui s’est achevée le 29 juin à Brisbane (Australie), la direction du groupe minier Fortescue Metals Group a confirmé qu’elle pourra expédier les premières tonnes de minerai de fer du projet Belinga dans le courant du second semestre. Situé dans l’Ogooué-Ivindo (nord-ouest), le site de Belinga s’étend sur près de 5 000 km2 et est l’un des projets miniers en développement les plus importants du continent avec des réserves en fer estimées à plus d’un milliard de tonnes.
Le développement de la mine a toutefois été longtemps entravé, notamment après la suspension par le gouvernement gabonais, fin 2011, de la convention minière liant l’État à la China Machinery Engineering Corporation au sein de la Compagnie minière de Belinga (Comibel). Signé le 1er décembre 2011, l’arrêté ministériel relevait alors que « depuis le 12 décembre 2007, date d’attribution du titre minier d’exploitation, jusqu’à ce jour, Comibel [n’avait] fourni aucun rapport d’activité, preuve de l’absence d’activité sur le terrain ». Il faudra ensuite attendre août 2022, pour qu’une nouvelle convention minière soit signée par le gouvernement gabonais avec l’opérateur australien Fortescue Metals Group et le Fonds pour la transformation et l’industrialisation de l’Afrique (Atif), les deux sociétés étant associées au sein de la co-entreprise Ivindo Iron SA.
Plus de 200 millions de dollars d’investissements attendus
De fait, cette joint-venture a accéléré depuis le début de l’année les travaux visant à mettre en valeur le potentiel du site, dont la teneur en fer est exceptionnellement bonne (65%). Au total, c’est quelque 200 millions de dollars qui devraient être affectés au développement du projet sur la période 2023-2024 tandis que Fortescue table sur une production annuelle allant jusqu’à 2 millions de tonnes. De quoi conforter un peu plus l’objectif économique numéro un du gouvernement gabonais, préparer au plus vite « l’après-pétrole ». Il y a urgence : la filière des hydrocarbures constitue toujours 60 % des revenus du pays et ce alors que la production de celle-ci ne cesse de décliner depuis le début des années 2010.
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