Le Sénégal pourrait connecter 2,6 millions de personnes supplémentaires à Internet et générer 1 100 milliards de FCFA (environ 1,7 milliard de dollars) de croissance économique d’ici 2030, à condition de mettre en œuvre des réformes numériques ciblées. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport de la GSMA présenté ce vendredi 5 décembre lors du Digital Africa Summit Senegal à Dakar.
L’étude, intitulée « Stimuler la transformation numérique de l’économie au Sénégal », souligne que des mesures visant à améliorer l‘accessibilité, renforcer les compétences numériques et moderniser la réglementation sont essentielles pour réduire l’important écart d’usage (54 % de la population couverte par le réseau mais n’utilisant pas l’Internet mobile).
Ces réformes ne se limiteraient pas à l’augmentation de la connectivité (portant le taux d’adoption de l’Internet mobile à 61 %), mais permettraient également :
La création de 280 000 nouveaux emplois.
L’élargissement de l’accès aux services essentiels dans l’éducation, la santé, la finance et l’agriculture.
Un impact fiscal net positif estimé à 417 milliards de FCFA d’ici 2030, malgré une baisse initiale des taxes sectorielles.
Selon Angela Wamola, Directrice Afrique de la GSMA, le Sénégal a tous les atouts pour devenir une économie numérique dynamique, mais doit lever les freins liés au coût des appareils, aux lacunes en compétences et aux barrières d’accès.
Le Sénégal a déjà réalisé des progrès significatifs, avec une couverture 4G atteignant 97 % de la population et une couverture 5G à 39 %. Le pays compte 8,16 millions d’utilisateurs uniques d’Internet mobile, soit 42 % de la population, un taux supérieur à la moyenne régionale.
L’engagement du pays est visible à travers des stratégies nationales ambitieuses telles que :
Le plan « Sénégal capitalise Numerique 2025 » (lancé en 2016).
Le projet « Accélération de l’économie numérique au Sénégal 2023-2028 ».
Le New Deal Technologique 2034, lancé en février 2025 avec un investissement de 1 105 milliards de FCFA (environ 1,7 milliard de dollars), visant notamment 95 % de connectivité et une contribution du numérique de 15 % au PIB.
Cinq pistes de réformes prioritaires
Le rapport de la GSMA identifie cinq domaines clés où l’action gouvernementale et réglementaire peut avoir le plus grand impact :
Améliorer l’accessibilité financière : Supprimer les taxes sur les smartphones d’entrée de gamme et réduire les prélèvements sur les données.
Renforcer les infrastructures : Créer un environnement d’investissement plus prévisible pour les opérateurs (procédures simplifiées, prix du spectre plus bas, licences plus longues).
Élargir l’accès via la coordination : Améliorer l’alimentation électrique des infrastructures numériques, notamment dans les zones rurales.
Moderniser la réglementation : Mettre à jour les cadres de licences et assurer une parité réglementaire entre les prestataires.
Développer les services publics numériques : Accélérer l’e-gouvernement, les paiements numériques et les systèmes de santé numériques pour rendre les outils plus pertinents dans la vie quotidienne.
La mise en œuvre de ces recommandations est présentée comme un levier pour atteindre les objectifs du New Deal Technologique 2034, en particulier en connectant les populations des régions rurales et en offrant de nouvelles opportunités aux femmes et aux jeunes.
Par Babou Landing Diallo














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