Le Sénégal a franchi une étape décisive dans la relance de la finance islamique inclusive avec la signature de conventions entre le Fonds de Développement de la Microfinance Islamique (FDMI) et plusieurs institutions de microfinance (IMFs), notamment TAYSIR FINANCE et AL RAHMA. La cérémonie, présidée par le Ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Dr Alioune Dione, marque le départ opérationnel du programme PROMISE, avec le soutien financier de la Banque Islamique de Développement (BID).
Face aux “dysfonctionnements” passés, le programme PROMISE, financé par la BID, a été restructuré et est désormais piloté par le FDMI, érigé en socle institutionnel. Le ministre Alioune Dione a salué ce “moment charnière” qui positionne la finance islamique comme un levier de transformation économique inclusive pour les jeunes, les femmes et les petits producteurs.
Le FDMI, présenté comme le premier fonds du genre en Afrique subsaharienne, bénéficie d’une gouvernance renforcée pour assurer une gestion transparente et conforme aux principes de la charia.
Des résultats chiffrés et des ambitions claires
L’Administrateur général du FDMI a souligné que le taux d’exécution des lignes de la BID était “très faible” en mai 2024. Cependant, la nouvelle mobilisation a déjà produit des résultats :
Taux d’exécution multiplié par quatre : Grâce aux conventions signées (notamment le LOAN avec TAYSIR FINANCE et AL RAHMA, et le Moudharaba restreint au profit du PAMECAS), le taux d’exécution des ressources sera significativement amélioré.
Objectif 2026 : Le FDMI ambitionne d’absorber 50 millions de dollars au courant de l’année 2026.
Le partenariat avec les IMFs repose sur un double accompagnement (financier et non financier), incluant la formation à la finance islamique et le renforcement de la gouvernance. En contrepartie, les IMFs devront maintenir un portefeuille à risque inférieur à 5 % et produire des rapports transparents, l’impact social étant une mesure clé de leur succès.
Au-delà du financement, le ministre Dione a rappelé la vision gouvernementale d’une économie sociale et solidaire créatrice de richesse. Il a évoqué le développement des Coopératives Productives Solidaires (CPS) et a appelé les IMFs à devenir de véritables “partenaires de terrain” pour financer la transformation et la commercialisation des produits au niveau local, faisant de la finance islamique un pilier du développement durable du Sénégal.
Par Babou Landing Diallo
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