La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), a abrité ce Jeudi 02 octobre 2025 une rencontre entre la Commission des Finances et du Contrôle Budgétaire de l’Assemblée nationale du Sénégal et l’Association des commerçants et industriel du Sénégal (ACIS). Les commerçants ont listé tous les maux qui gangrènent le commerce devant les parlementaires et demandent à l’Etat de prendre très rapidement des solutions.
Khadim Sylla, Président de l’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal, a tenu à souligner : « Permettez-moi de rappeler brièvement quelques-unes des problématiques les plus urgentes : La concurrence étrangère déloyale, qui met en péril nos PME et érode nos marges, appelle des mesures fortes de protection et de régulation ; Le refus systématique de visas par certaines ambassades empêche nos opérateurs économiques de développer des partenariats à l’international ; Le laxisme autour de l’installation des entreprises étrangères prive nos acteurs locaux d’opportunités de transfert de compétences et de partenariats équitables ;La surfacturation au Port Autonome de Dakar alourdit les coûts logistiques et menace la compétitivité de nos entreprises ; Les chèques sans provisions et les frais bancaires élevés fragilisent la confiance dans nos transactions commerciales ; La modernisation des marchés s’impose pour offrir des infrastructures conformes aux standards internationaux ;L’organisation du e-commerce doit être encadrée pour assurer la sécurité et la transparence des transactions ».
Il poursuit toujours avec les difficultés rencontrées par les commerçants : « La loi sur les sachets plastiques, appliquée sans alternatives viables, a entraîné la fermeture d’unités locales et la perte d’emplois ;La transition vers l’industrialisation est essentielle pour nos commerçants et artisans : il faut leur donner les moyens d’accéder à des financements, à des zones industrielles modernes et à la formation technique ; L’industrie sénégalaise, freinée par le coût élevé de l’énergie et le manque de certification locale, doit être soutenue pour conquérir les marchés nationaux et internationaux ; Les tracasseries administratives découragent l’investissement et alimentent la corruption ;Les Chambres de commerce doivent être réformées pour retrouver leur légitimité à travers des élections transparentes et Enfin, l’implication de l’ACIS dans les projets stratégiques de l’État est indispensable : nous ne pouvons réussir la transformation économique du Sénégal sans la participation active des opérateurs de terrain ».
Il a tenu à préciser que l’ACIS est née de la volonté de défendre les intérêts légitimes des commerçants et industriels sénégalais et de contribuer activement au développement économique national.
Il rajoute : « Cependant, force est de constater que notre secteur traverse des difficultés structurelles qui fragilisent nos entreprises, limitent notre compétitivité et menacent notre souveraineté économique. L’ACIS ne se limite pas à constater les problèmes : nous proposons des solutions concrètes et réalistes. Nous appelons :Les honorables députés à voter des lois fortes pour protéger nos entreprises et encadrer la concurrence étrangère ; Le Gouvernement à mettre en place des réformes structurantes pour moderniser les marchés, réduire les coûts logistiques et faciliter l’accès aux financements ;Les autorités publiques à associer systématiquement les organisations professionnelles comme l’ACIS dans la conception et la mise en œuvre des projets économiques majeurs ».
Il conclut : « Nous croyons fermement que l’avenir économique du Sénégal dépend de la collaboration étroite entre l’État, l’Assemblée nationale et le secteur privé national. Ensemble, nous pouvons bâtir une économie compétitive, souveraine et créatrice d’emplois durables. L’ACIS est prête à assumer pleinement son rôle de partenaire stratégique, au service du Sénégal et de son développement ».
Quant à M. Oumar Cissé, directeur exécutif de l’ACIS, il avance : « Nous portons à la connaissance des parlementaires les difficultés rencontrées par le secteur du Commerce. Nous avons saisi l’Assemblée nationale qui , en retour, nous a proposés cette rencontre tripartite, Assemblée nationale, Commerçants et le gouvernement en vue de trouver des solutions. Parmi les difficultés, nous notons la concurrence étrangère déloyale. Cette difficulté date de très longtemps. Si le gouvernement ne prend pas des décisions, nous allons prendre nos propres décisions. Il y a aussi le problème du Port Autonome de Dakar avec les surfacturations. Toutes les autorités sont au courant et personne n’a réagi. Il faut dénoncer l’insalubrité dans les marchés, les incendies. Le Port autonome de Dakar retarde les conteneurs des commerçants pour les exiger de payer parfois des millions ».
Abdoulaye Sow, Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, il avance : « Permettez-moi d’abord d’exprimer ma profonde gratitude à l’État pour sa présence et son engagement constant à dialoguer avec le secteur privé. Cette rencontre témoigne d’une volonté partagée de construire un cadre de concertation durable, propice à l’épanouissement de nos entreprises et au renforcement de notre économie nationale. Nous sommes réunis ici non pas simplement pour échanger des mots, mais pour poser des jalons solides pour le commerce et l’industrie de notre pays, deux piliers indissociables de notre développement économique, de notre résilience et de notre souveraineté ».
Le Président Abdoulaye Sow les acteurs à : Dialoguer sans complaisance avec franchise et respect sur les contraintes du monde de l’entreprise ; Formuler des propositions concrètes et opérationnelles à retenir dans un plan d’actions partagé et Définir un mécanisme de suivi rigoureux pour assurer la mise en œuvre des décisions prises ensemble.
Par Massaër DIA
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