Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet, ce mardi 1^e juillet alerte sur une conséquence dramatique des coupes drastiques opérées par les États-Unis dans l’aide humanitaire : plus de 14 millions de morts supplémentaires pourraient survenir d’ici 2030, dont 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a ordonné une réduction de 83 % du financement de l’agence américaine de développement USAID, jusque-là principal bailleur de fonds mondial pour de nombreux programmes de santé et d’éducation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les effets se font déjà sentir : en RDC, l’ONU a divisé par deux ses actions humanitaires, et au Bangladesh, l’Unicef a dû licencier un millier d’enseignants dans des camps de réfugiés.

Les chercheurs à l’origine de l’étude rappellent que l’aide américaine a permis d’éviter 91 millions de décès entre 2001 et 2021. Sa disparition menace les avancées contre le VIH, le paludisme ou les maladies négligées, notamment en Afrique. « Ce retrait équivaut à un choc comparable à une pandémie mondiale ou un conflit armé majeur », alerte Davide Rasella, l’un des auteurs.

Alors que s’ouvre à Séville une conférence internationale sur le financement du développement, les États-Unis ont choisi de ne pas participer, dénonçant un projet de texte jugé attentatoire à leur souveraineté. Dans un contexte de repli général, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni réduisent eux aussi leur aide. Les experts appellent à une réaction urgente. « C’est le moment d’augmenter, pas de réduire l’aide », plaide Rasella.

Par Babou Landing Diallo avec the Lancet