En prélude à la 6 ème journée internationale des gens de mer, prévue ce mercredi 25 juin 2025, l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM), a organisé ce mardi 24 juin 2025 une grande rencontre tripartite du secteur maritime qui a regroupé tous les acteurs du secteur maritime. Ils ont profité de l’occasion pour lister les différentes difficultés des gens de mer dont, les atteintes aux droits humains, les harcèlements sexuels, non accès des femmes à des postes de haute responsabilité pour ne citer que cela.
Ibrahima Mar, représentant du Réseau national des CLPA, avance : « Les gens de mer subissent des pressions intolérables, des discriminations, des conditions de travail dégradantes. Les actes portent atteinte non seulement aux droits humains et à la performance du secteur maritime. Nous devons briser le silence, protéger les marins, c’est exiger aux employeurs le respect des conventions internationales notamment la convention du Travail maritime, mettre en place des mécanismes d’alerte d’écoute et des secours efficaces. Je lance un appel aux autorités, aux armateurs, aux syndicats et aux partenaires techniques, ensemble, construisons un environnement marin respectueux et digne. La mer aussi vaste soit elle ne peut être un lieu sans droits ».
Quant à M. Wally Diouf Bodian, Directeur général du Port Autonome de Dakar, il souligne : « Nous sommes réunis pour une très grande occasion. Il est important lorsqu’on est dans un secteur de réunir les différents acteurs et réfléchir très profondément sur les questions stratégiques. Je pense que pour cela, le directeur de l’ANAM doit être remercié. Je me réjouis de l’invitation faite au Port autonome de Dakar parce que le Port et l’ANAM sont deux structures inséparables. Nous avons des destins liés. Nous ne pouvons exister sans l’accompagnement de l’ANAM en matière sécuritaire. Aujourd’hui, nous savons que tout ce qui est sécurité est géré par l’ANAM, nous en tant que vecteurs des échanges internationaux, nous ne pouvons pas exister sans l’ANAM. J’ai vu dans le thème, il s’agissait un peu d’avoir un navire qui soit le moins harcelé que possible. Cela intéresse grandement le Port parce que ça fait partie es éléments de compétitivité du Port. Plus les navires ont moins de difficultés, mieux cela vaut pour le Port de Dakar qui, soit en passant, est dans le cadre d’une grande concurrence avec tout un ensemble de ports qui sont dans la côte de l’Atlantique ».
Mme Ndeye Aby Gueye, représentante des associations de femmes du secteur maritime estime que les métiers de la mer représentent un enjeu majeur dans le poids économique. Et les métiers de la mer offrent des nombreuses opportunités de carrière et de belles perspectives d’évolution.
Elle poursuit : « Pourtant les femmes du secteur restent confrontées à des obstacles persistants. Aujourd’hui encore beaucoup de femmes peinent à accéder à une carrière à la hauteur de leur compétence. Le premier embarquement reste pour beaucoup un mur invisible et sans diplômés disponibles prêts à embarquer à cause de discriminations liées au genre. L’avenir du Sénégal est maritime à cause des découvertes de gaz et de pétrole. Dans d’autres pays les femmes occupent des postes avec succès avec des aménagements appropries. Les obstacles participent à une exclusion silencieuse. On demande des instruments concrets pour permettre à ces femmes d’exercer. Nous cherchons à être considérées avec des conditions de travail décents ».
Quant à M. Bécaye Diop, directeur général de l’ANAM, il souligne : « C’est avec une grande fierté et une profonde gratitude que je m’adresse à vous aujourd’hui à l’occasion de cette rencontre essentielle pour l’avenir du secteur maritime. Cet évènement n’est pas seulement un rassemblement de professionnels et de responsables, c’est un cadre d’échanges dynamique, destiné à propulser notre secteur. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité unique de réunir les acteurs clés du secteur maritime, les associations de femmes, le secteur maritime, les associations et mouvements de femmes, les conseillers locaux de pêche artisanale, les consignataires des navires de pêche ainsi que les structures agrées pour la formation maritime ».
Mouhamadou Moustapha Lô, représentant des associations et mouvements de marins salue cette initiative de l’ANAM qui, selon lui, visant à développer des thèmes aussi pertinents, qu’urgents, qui pourraient être un atout dans le renforcement de la nouvelle politique maritime.
Et M. Lô de conclure : « En prélude à la journée internationale des gens de mer, nous nous réunissons pour mettre en lumière les défis que nous rencontrons quotidiennement. En premier lieu, il est important de réfléchir ensemble à une synergie renforcée entre le secrétariat technique en charge du contenu local et l’Anam, une collaboration étroite et claire, est essentielle pour assurer une application plus efficace de la loi sur le contenu local garantissant une meilleure intégration des marins sénégalais dans les activités maritimes offshore. A ce titre, il est essentiel de reprendre la loi sur le contenu local qui reste incomplète à nos yeux car elle ne prévoit pas le quota obligatoire aux gens de mer sénégalais devant intervenir dans la chaîne d’activités pétro-gazière comparée à la loi ivoirienne sur le contenu local. Nous estimons qu’un pourcentage significatif et prioritaire des gens de mer sénégalais devrait être garanti à bord de toutes les unités offshores. Nous insistons sur la nécessité de la reconnaissance des brevets, des titres Sénégalais par certains navires battant pavillon étranger. il est inacceptable que nos marins soient privés d’opportunités de travail alors que des postes restent ouvertes et profitent aux étrangers sur les unités offshores opérant dans nos eaux territoriales. Il faut une bonne orientation des gens de mer sénégalais ».
Par Massaër DIA
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