Le secteur bancaire sénégalais affiche des performances très encourageantes. Selon Bassirou Sarr, directeur de cabinet du ministre des Finances et du Budget, les banques opérant au Sénégal ont enregistré un résultat excédentaire provisoire de 205,4 milliards FCFA à la clôture de l’année 2024, soit une progression notable de 27,9 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat reflète une croissance solide dans un contexte économique mondial et régional complexe.
Les encours de crédits ont continué leur progression, atteignant 7 814 milliards FCFA fin mars 2025, avec une hausse annuelle de 7,6 %. Cette dynamique témoigne d’un secteur bancaire actif et engagé dans le financement de l’économie nationale. Néanmoins, cette évolution s’accompagne d’une légère dégradation de la qualité du portefeuille, le taux de créances en souffrance nettes des provisions passant de 3,4 % à 4,2 % en un an. Ce phénomène invite à la prudence et à une gestion rigoureuse des risques .
Sur le plan prudentiel, les banques sénégalaises restent solides. Le ratio de solvabilité moyen est de 14,4 %, bien supérieur au seuil communautaire fixé à 11,5 %, garantissant ainsi une bonne capacité d’absorption des chocs économiques.
Dans le secteur de la microfinance, les chiffres sont également positifs. Les crédits octroyés aux sociétaires et clients ont progressé de 4,5 %, atteignant 7 413 milliards FCFA en mars 2025. Cependant, le taux de dégradation brut a augmenté, passant de 5,4 % à 8 %, soulignant la nécessité d’un suivi accru pour préserver la stabilité de ce segment essentiel à l’inclusion financière.
Lors de la 44e session du Conseil national du crédit, les participants ont également discuté des récentes décisions du comité de politique monétaire de la BCEAO. La Banque centrale a abaissé son taux directeur de 3,5 % à 3,25 % et le taux du guichet de prêt marginal de 5,25 % à 5 % . Ces mesures s’inscrivent dans un contexte de baisse de l’inflation, qui est passée de 2,9 % au 4e trimestre 2024 à 2,3 % au 1er trimestre 2025. Cette diminution est attribuée à une amélioration de l’offre de produits importés, notamment énergétiques , ainsi qu’aux mesures de politique monétaire adoptées depuis près de deux ans.
Les prévisions indiquent une inflation qui devrait s’établir à 2,2 % en 2025, contre 3,5 % en 2024, ce qui contribue à un environnement macroéconomique plus stable et favorable à la croissance .
Bassirou Sarr a aussi souligné les initiatives récentes du Conseil national du crédit, telles que la mise en place d’un comité de suivi des recommandations et d’un tableau de bord pour un meilleur suivi des décisions. Par ailleurs, il a évoqué l’initiative portée par le directeur national de la BCEAO, François Sène, visant à réviser le modèle économique de la filière arachidière et à instaurer un mécanisme de financement efficace pour soutenir la campagne agricole .
En résumé, malgré quelques défis, le secteur bancaire sénégalais montre une belle résilience, avec des indicateurs financiers solides et une inflation maîtrisée. Ces éléments, combinés à des réformes structurelles et à une politique monétaire adaptée, ouvrent la voie à une croissance durable, une meilleure inclusion financière et un renforcement de l’efficacité économique.
Par Zaynab Sangarè
Commentaires