Thales Alenia Space a signé un contrat avec l’Agence spatiale européenne (ESA) d’une valeur totale de 367 millions d’euros pour la fabrication de la sonde EnVision chargée d’explorer et de mieux comprendre Vénus, « l’étoile du berger ». En tant que maître d’œuvre, Thales Alenia Space sera responsable de l’ensemble du satellite, qui emportera cinq instruments scientifiques et une expérience de radio-science.

Notez que d’ici quelques jours, nous mettrons en ligne une interview d’un des responsables de la mission pour Thales Alenia Space avec qui nous aborderons les enjeux scientifiques et techniques d’EnVision, ainsi que les innovations qu’elle apporte à l’exploration de Vénus et les synergies possibles avec d’autres missions spatiales.

Sélectionnée en juin 2021, le lancement d’EnVision à destination de Vénus est prévu en novembre 2031 qu’elle atteindra après un voyage de 15 mois. À son arrivée, le satellite procédera à un aérofreinage de plus d’un an à travers l’atmosphère vénusienne pour se placer progressivement sur une orbite basse quasi polaire d’une période d’environ 94 minutes, à une altitude comprise entre 220 et 540 kilomètres de la surface.

La mission EnVision vise à étudier Vénus depuis son noyau interne jusqu’à sa haute atmosphère pour en dresser une vue globale. L’objectif principal est de déterminer comment et pourquoi Vénus et la Terre, pourtant similaires en taille et en distance au Soleil, ont évolué de façon si différente. EnVision promet d’apporter des réponses aux questions fondamentales concernant les processus qui rendent une planète habitable ou, au contraire, inhospitalière.

EnVision s’inscrit dans la continuité des missions de Thales Alenia Space vers des destinations comme Mars (ExoMars), Mercure (BepiColombo) et Saturne (Cassini-Huygens). © Thales Alenia Space, E. Briot

Vénus et la Terre : des « jumelles » différentes aux destins divergents

Les résultats de cette mission pourraient avoir des implications non seulement pour notre connaissance de Vénus, mais aussi pour notre compréhension générale des mécanismes planétaires dans le Système solaire. Comme le souligne la professeure Carole Mundell, directrice scientifique de l’ESA, « aucune autre mission n’a jamais tenté d’effectuer une étude aussi exhaustive de notre voisine ô combien inhospitalière. EnVision apportera des réponses aux questions fondamentales de savoir comment une planète devient habitable, ou l’inverse ». Quant à Hervé Derrey, président-directeur général de Thales Alenia Space, il déclare que « cette nouvelle mission nous en dira plus sur Vénus, cette planète énigmatique, en pointant tout particulièrement les nombreuses similitudes et différences qui existent entre elle et la Terre, distantes de 41 millions de kilomètres l’une de l’autre ».

Vingt ans après la première mission européenne à destination de Vénus, Venus Express, EnVision marque un renouveau d’intérêt pour l’exploration de notre voisine planétaire, souvent négligée au profit d’autres destinations comme Mars ou des astéroïdes. c’est d’autant plus vrai que la Russie a en projet des missions vers cette planète, et la Nasa développe les missions Veritas et Davinci dont les lancements sont prévus au début de la décennie 2030. Veritas découvrira les secrets d’un monde habitable disparu, en collectant des données qui révéleront comment les trajectoires de Vénus et de la Terre ont divergé alors que Davinci étudiera la planète avec un niveau de détails sans précédent, depuis le sommet des nuages ​​jusqu’à la surface de la Vénus où elle se posera en fin de mission.

La mission EnVision représente une étape cruciale dans la quête humaine pour comprendre les mystères du cosmos. En scrutant les aspects géologiques et climatiques de Vénus, cette mission promet de dévoiler des informations précieuses sur l’évolution des planètes et les conditions propices à la vie, accroissant ainsi notre compréhension de notre propre Planète.

Par FUTURA