La conscience artificielle est l’une des finalités de l’évolution des intelligences artificielles, qui deviendraient sentientes. Que ce soit souhaitable ou non, de nombreuses entreprises se penchent sur la question. Mais comment y parvenir ? Pour l’entreprise Nirvanic Consciousness Technologies, la réponse se trouve dans l’hypothèse de l’esprit quantique, qui dit que la conscience humaine se situerait dans les phénomènes quantiques.

La fondatrice de Nirvanic est Suzanne Gildert, une chercheuse britannique qui avait co-fondé Kindred AI en 2014, puis Sanctuary AI en 2018, l’entreprise qui fabrique le robot humanoïde Phoenix. Dans le podcast North of Patient, elle explique le but de sa nouvelle entreprise qui cherche à « combler le fossé entre l’IA et la conscience, en construisant des systèmes qui exploitent la mécanique quantique pour simuler un comportement semblable à celui de la conscience. Il ne s’agit pas de créer la conscience pour elle-même, mais d’utiliser ces principes pour concevoir une IA meilleure et plus adaptative ».

Suivez l’interview de Suzanne Gildert sur le podcast North of Patient. (En anglais, activez la traduction automatique des sous-titres.) © North of Patient

Une étude, publiée dans The Journal of Physical Chemistry en avril 2024, montre que des microtubules dans les neurones peuvent exhiber des effets quantiques à température ambiante. De là à émettre l’hypothèse que cela pourrait être la base de la conscience humaine, il n’y a qu’un pas que Suzanne Gildert n’a pas hésité à franchir. Pour elle, les modèles d’IA simulent les processus inconscients du cerveau. Pour atteindre une conscience artificielle, il faudra combiner les IA avec des ordinateurs quantiques.

Elle espère que d’ici un an ou deux les systèmes de calcul quantiques seront suffisamment puissants pour mener les premières expériences qui révèleront les premières signatures de conscience. Ce ne serait pas une conscience comme la nôtre, mais « une étincelle de prise de décision consciente », où le système prendrait des décisions plus intelligentes qu’une IA classique. À terme, elle y voit un moyen de rendre la technologie plus humaine afin de réduire notre addiction aux écrans. De plus, une telle IA permettrait de mieux comprendre la conscience humaine afin d’améliorer notre santé mentale.

Son approche reste néanmoins controversée. Seul l’avenir nous dira si c’est une visionnaire, ou si ses théories relèvent plutôt de la science-fiction.

Par FUTURA