Et si un simple souffle pouvait révéler un cancer du poumon ? Une nouvelle étude chinoise explore une méthode de dépistage inédite et prometteuse.
Par Futura
Chaque année, le cancer du poumon touche des millions de personnes à travers le monde, se plaçant en tête du classement des cancers les plus mortels. Il affecte particulièrement les fumeurs, mais également les non-fumeurs et il est souvent diagnostiqué tardivement, réduisant les chances de survie. Trouver des méthodes de dépistage plus simples et précoces est donc un enjeu crucial pour la médecine.
Une récente étude offre une perspective prometteuse : un dépistage non invasif et simple, rendant le cancer plus facile à identifier dès ses débuts uniquement grâce aux molécules que l’on exhale.
Diagnostiquer le cancer du poumon grâce à l’haleine
Notre haleine contient des gaz comme de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone, mais aussi des composés chimiques révélateurs de notre état de santé. Ces dernières années, des études ont mis en évidence que la baisse de concentration d’un gaz spécifique, l’isoprène, pourrait indiquer la présence d’un cancer du poumon. « L’isoprène est un biomarqueur typique d’un métabolisme anormal du cholestérol et sa concentration dans l’air expiré peut être utilisée pour diagnostiquer le cancer du poumon », expliquent les chercheurs.
Cependant, pour détecter de si petites variations, il est indispensable de posséder un capteur ultra-sensible capable de repérer des quantités d’isoprène de l’ordre de quelques parties par million (ppm). Et c’est précisément ce que vient de réaliser une équipe de l’université de Zhejiang.
Des capteurs nanométriques pour un dépistage précis
Publiée dans ACS Sensors, l’étude rapporte que de tels capteurs ont été créés avec succès. Parmi les nombreux modèles testés par les chercheurs, un capteur en particulier, nommé Pt@InNiOx, s’est révélé être le plus sensible, capable de détecter l’isoprène à une concentration de seulement 2 ppm.
Testés sur un groupe de 13 individus, dont cinq étaient atteints d’un cancer du poumon, ces capteurs ont réussi à distinguer les patients atteints de cancer de ceux en bonne santé.
Les nanoflocons à base d’oxyde d’indium (In2O3) contenus dans les capteurs sont très prometteurs en ce qui concerne la détection du cancer du poumon. © ACS Sensors
Un outil prometteur pour le futur
Cette étude offre une nouvelle approche pour concevoir des matériaux de détection ultrasensibles à l’avenir, expliquent les chercheurs à l’origine de cette découverte. Malgré le faible nombre de participants lors des tests, cette technologie de détection pourrait révolutionner le dépistage non invasif du cancer du poumon en étant plus précoce, plus simple et moins coûteux que les approches classiques.
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