Les météorites, plus communément appelées étoiles filantes, qui illuminent nos nuits, sont bien plus que de simples spectacles lumineux. En plongeant dans l’atmosphère terrestre, elles se consument en traînées scintillantes tout en nous offrant un aperçu précieux de l’histoire de notre Système solaire. Les recherches récentes d’une équipe pilotée par des scientifiques du CNRS, de l’ESO et de l’université Charles ont révélé l’origine de la majorité de ces fragments d’astéroïdes.
Les météorites, ces petites particules célestes qui illuminent nos ciels d’été (mais aussi toute l’année), offrent un joli spectacle en se consumant en traînées lumineuses lors de leur pénétration dans l’atmosphère. Composées de roches et de métaux, souvent issues de la ceinture d’astéroïdes ou d’autres corps célestes, elles rappellent à chacun la beauté et les mystères de l’Univers. De plus, ces météorites constituent des témoins précieux de l’histoire de notre Système solaire, renfermant des informations sur la formation des planètes et l’évolution cosmique.
Historiquement, les scientifiques s’efforcent depuis l’Antiquité de comprendre l’origine des étoiles filantes et des météorites. Jusqu’à récemment, seuls 6 % des chutes de météorites avaient pu être reliées à leurs sources. L’origine des 94 % restantes, majoritairement des chondrites ordinaires (composées de silicates, elles constituent environ 80 % de toutes les météorites répertoriées) restait jusque-là non identifiée. Cependant, des recherches récentes menées par une équipe internationale associant des chercheurs du CNRS, de l’Observatoire européen austral (ESO) et de l’université Charles ont permis des avancées significatives. Cette équipe a démontré que 70 % des chutes de météorites proviennent de trois familles d’astéroïdes : Karin, Koronis et Massalia, toutes issues de collisions survenues dans la ceinture principale d’astéroïdes il y a respectivement 5,8 millions, 7,5 millions et environ 40 millions d’années.
La prépondérance des jeunes familles d’astéroïdes
Les jeunes familles d’astéroïdes, caractérisées par une grande abondance de fragments issus de collisions récentes, sont plus susceptibles de produire des météorites. En revanche, les familles plus anciennes ont perdu la majorité de leurs fragments, les rendant moins prolifiques en matière de chutes. Notamment, la famille de Massalia a été identifiée comme étant à l’origine de 37 % des météorites répertoriées. Avec cette étude, l’origine de plus de 90 % des météorites est désormais identifiée. Quant à l’origine des 10 % non identifiées, l’équipe prévoit de poursuivre ses recherches sur les jeunes familles d’astéroïdes dont on sait que la naissance date de moins de 50 millions d’années.
“Avec cette étude, l’origine de plus de 90 % des météorites est désormais identifiée”
Cette recherche a également permis de retracer l’origine d’astéroïdes de taille kilométrique, souvent considérés comme des menaces pour la vie sur Terre. Des objets comme Ryugu et Bennu, récemment analysés par les missions Hayabusa-2 et Osiris-Rex, proviennent d’un même astéroïde parent de la famille de Polana.
Cette étude représente une avancée majeure dans la compréhension des liens entre astéroïdes et météorites, contribuant également à anticiper et comprendre les risques posés par les objets proches de la Terre. En identifiant l’origine de la majorité des météorites, elle réduit l’incertitude entourant notre connaissance des matériaux cosmiques et leur rôle dans l’histoire de notre Système solaire.
En conclusion, ces travaux ouvrent la voie à une meilleure compréhension des objets célestes et de leurs impacts sur notre Planète. Ils soulignent également l’importance d’une recherche continue pour explorer les défis restants concernant les météorites non identifiées et posent de nouvelles questions sur les cibles des futures missions spatiales à destination des astéroïdes.
Par FUTURA
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