C’est presque une coutume pour Elon Musk d’annoncer des dates complètement absurdes avec le mégalanceur Starship. En 2018, il promettait déjà un premier vol martien pour 2022, et deux vols habités en 2024. Aujourd’hui, il précise sur X-Twitter que le Starship réalisera son premier vol non habité en 2026 et des vols habités en 2028. Marchand de rêve ?

Une longue route

Rappelons que le développement et les tests du Starship progressent avec le déverrouillage de nombreuses briques technologiques, mais pas sans problème. La route est encore très longue pour espérer un vol interplanétaire dans deux ans.

Le plus dur reste encore à faire. Pour rappel, le Starship ne peut partir seul vers Mars car il n’aura pas assez de carburant. SpaceX doit donc réaliser une voire des dizaines de recharges en carburant en orbite avant de partir vers la Planète rouge.

Déjà pour assurer un alunissage sur la Lune, qui est beaucoup plus proche, il faudra environ une dizaine de transferts de carburant en orbite. Une opération très complexe, très rarement exécutée, et jamais réalisée par SpaceX. Un premier test de transfert de carburant est au programme du prochain vol test (d’un réservoir à un autre au sein du véhicule).

Est-ce que SpaceX aura assez de maturité pour maîtriser cette technique d’ici 2026, prochaine fenêtre de tir optimale pour aller vers Mars ? Il faudrait être prêt avant car l’opération de multiple transferts de carburant durera certainement plusieurs mois, ce qui veut dire que SpaceX doit plutôt être prêt à le faire dès l’année prochaine. C’est donc très peu probable.

D’abord la lune

La promesse de Musk se heurte aussi à un nouvel écueil. Le Starship ayant été retenu par la Nasa comme atterrisseur lunaire des premières missions Artemis, l’entreprise devra d’abord concentrer tous ses efforts sur ces vols.

Est-ce que SpaceX pourra assurer la Lune et Mars en même temps ? On peut en douter, mais même avec beaucoup de retard, SpaceX a toujours tenu ses promesses.

Par FUTURA