Entreprendre en Afrique s’apparente à un parcours du combattant. Les obstacles sont de différentes natures : un environnement des affaires peu favorable, des formalités administratives lourdes, un contexte politique difficile, ainsi que le poids de la culture et de la société. Nous faisons le point sur ces freins communs aux entrepreneurs africains, qu’ils débutent dans la vie active ou possèdent déjà une solide expérience professionnelle.
Les freins culturels et sociaux
Le premier obstacle que rencontre le porteur d’un projet de création d’entreprises est sa propre capacité à faire preuve de sérieux, de rigueur et de persévérance, surtout pour l’entrepreneur « par défaut ».
Ayant choisi cette voie comme transition en attendant de décrocher un poste dans le secteur privé ou dans l’administration, ce dernier n’a pas en lui la vocation qui lui donnera le courage de résister à la pression, surmonter les difficultés et mener son projet à bien.
Il faut également souligner la résistance de l’entourage. En effet, aussi bien le jeune actif ayant achevé ses études que le salarié désireux de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale se verront opposer les risques que représente une telle démarche.
Ainsi, il sera poussé vers la recherche d’un travail « sérieux », et au mieux, pourra monter son affaire comme activité secondaire. Il perdra un soutien pourtant essentiel, ainsi qu’un levier de motivation indispensable à son succès.
L’environnement des affaires
Afrique, la plupart des économies sont plus consommatrices que créatrices de richesses ou apporteuses de valeur ajoutée.
Pour qu’un changement structurel s’opère en profondeur, il ne suffit pas d’initiatives isolées d’accompagnement des investisseurs et de campagnes de sensibilisation.
Pour les experts, la réussite passe par l’encouragement de la production, de la transformation de produits bruts en produits finis.
Et cela passe par la mise en œuvre de politiques publiques performantes et d’un programme de bonne gouvernance, ainsi que la garantie d’une administration efficace. Or, de nombreux pays en sont encore loin.
Considérant la faible popularité de l’entrepreneuriat sur le continent, les entrepreneurs africains ne peuvent pas compter sur des business angels ou sur les aides publiques. Quant aux banques, elles ne sont guère enclines à octroyer des crédits professionnels, le manque de visibilité sur la qualité des startups et PME n’incitant pas à la prise de risques.
Le marché des capitaux, de son côté, n’est pas adapté à ces acteurs de moindre envergure, qui ne peuvent pas non plus s’adresser aux fonds d’investissement, faute de moyens pour payer les tickets d’entrée. Restent les organismes de microfinance, mais qui n’octroient que de faibles montants à des taux d’intérêt extrêmement élevés.
Ayant épuisé toutes les alternatives, les créateurs d’entreprise doivent par conséquent se contenter de leurs propres ressources… la plupart du temps insuffisantes.
Néanmoins, aujourd’hui, au sein de l’UEMOA, il existe un département PME rattaché à la Bourse régionale des valeurs afin de permettre au marché des actions et des obligations de soutenir la croissance des entreprises.
Seules sont toutefois concernées celles qui ont atteint leur vitesse de croisière et envisagent de franchir une étape supplémentaire dans leur développement.
Ce contexte difficile comporte néanmoins un aspect positif : il contraint les entrepreneurs à se montrer créatifs, courageux, aventureux, autant de qualités qui contribueront à son succès.
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