La technologie est l’étude des outils et des techniques. Le terme désigne les observations sur l’état de l’art aux diverses périodes historiques, en matière d’outils et de savoir-faire. Il comprend l’art, l’artisanat, les métiers, les sciences appliquées et éventuellement les connaissances.
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Par extension et abusivement, le mot désigne les systèmes ou méthodes d’organisation qui permettent les diverses technologies, ainsi que tous les domaines d’étude et les produits qui en résultent. Selon le sociologue et historien du droit Jacques Ellul, « le mot technologie veut dire discours sur la technique ».
Le mot technologie vient du grec technología (τεχνολογία) téchnē (τέχνη), « art », « compétence », ou « artisanat » et –logos (λόγος), « Parole », « langue », capacité de communiquer et signifie traité sur un art, exposé des règles d’un art, qui traite d’un art ou des règles d’un art.
Le concept de technologie selon Jacob Bigelow
C’est le botaniste et professeur Jacob Bigelow à la chaire Rumford de Harvard consacrée à « l’application de la science aux arts utiles » (useful arts), qui, semble-t-il aurait pour la première fois, systématisé l’usage du mot technology en anglais dans son ouvrage ‘‘Elements of technology’’ (1829). Appelant à une véritable « fusion » entre les arts et la science, il réfute les savoirs fondamentaux qui ne s’articulent pas avec une pratique concrète et parallèlement les techniques (les arts dans les mots de l’époque) qui s’inscrivent dans une tradition sans le recours systématique au savoir scientifique. En appelant à une sectorialisation accrue des savoirs scientifiques et une répartition scientifique des tâches dans le domaine du travail, il va fournir à la société capitaliste américaine bientôt en expansion, un véritable modèle d’éducation. C’est d’ailleurs sur les recommandations du professeur de Harvard que le Massachusetts Institute of Technology (MIT) empruntera son nom, en lieu du « School of Industrial Science » comme prévu dans le projet du fondateur, mais aussi, de nombreuses orientations pédagogiques qui en feront un des centres de recherches « technologiques » les plus performants au monde (dans le domaine de la communication, de l’informatique et aujourd’hui de la robotique et de l’intelligence artificielle).
Pour Bigelow, le mot « technology » ne désignait pas simplement les « arts utiles » mais suggérait en fait la convergence à restaurer à l’aube de la révolution industrielle entre les arts (tekhnê) et la science (logos) : une convergence compromise alors par l’angoisse naissante d’une impossible articulation des savoirs scientifiques se fragmentant avec leur diversification, et des arts nécessairement enfermés dans une tradition (ce que les membres du comité des arts et sciences américain nommaient « une routine empirique »). C’est ainsi que les premiers usages du terme dans le sens qu’en donna Bigelow précédèrent les bouleversements techniques du xixe siècle, et que l’usage du terme se répandit pendant la révolution industrielle.
Déjà auteur de deux essais volumineux sur la ‘‘Technique, la Technique ou l’Enjeu du siècle’’ (1954) et ‘‘le Système technicien’’ (1977), Jacques Ellul publie en 1988 un autre ouvrage intitulé ‘‘Le Bluff technologique’’. Il y dénonce « l’usage abusif » du mot, qui « imite servilement l’usage américain qui est sans fondement ». Le mot « technologie », quel qu’en soit l’emploi moderne des médias, veut dire « discours sur la technique ». Faire une étude sur une technique, faire de la philosophie de la technique ou une sociologie de la technique, donner un enseignement d’ordre technique… voilà la technologie ! ». (Le dictionnaire Robert dit effectivement technologie : « étude des techniques ».
C’est sur la base de cet argument qu’en 2012 en France une association d’inspiration ellulienne se donne pour nom « Technologos » et pour devise « penser la technique aujourd’hui ».
Fossé de genre dans l’enseignement de la technologie
Malgré des améliorations importantes ces dernières décennies, l’enseignement de la technologie n’est pas universellement disponible et les inégalités entre les genres persistent, notamment en raison du fossé entre les sexes dans l’accès, la confiance et l’utilisation de la technologie. Dans l’enseignement supérieur, les femmes ne représentent que 35 % de tous les étudiants inscrits dans des domaines d’études liés aux STM. Les femmes quittent les disciplines des STM de façon disproportionnée durant leurs études supérieures, dans leur transition vers le marché du travail et même durant le cycle de leur carrière.
Des études ont constaté que dans le deuxième cycle du secondaire, les garçons avaient des objectifs de carrière dans le domaine des technologies plus ambitieux que les filles. Une recherche menée parmi des adolescents dans des pays d’Amérique du nord et d’Europe a constaté que les garçons sont dans une certaine mesure plus enclins que les filles à valoriser les mathématiques, les sciences physiques, les ordinateurs et la technologie. Il a aussi été constaté que les possibilités d’interagir avec la technologie ont un effet sur l’intérêt porté aux sciences par les garçons comme par les filles.
Sens originel
L’une des différences majeures entre les sciences de la nature et la technologie est que l’objet d’étude des premières, la nature, est relativement immuable alors que l’objet de la seconde, les techniques, est en perpétuelle expansion. L’invention et l’amélioration sont en effet des éléments exclusifs aux techniques, la nature, sujet d’études des sciences naturelles, ne pouvant pas, par définition, être modifiée ou inventée par l’homme sans perdre son caractère intrinsèque.
L’amélioration ou l’invention de techniques ne fait pas partie, de manière stricte, de l’objet de la technologie mais de celui de la recherche technique. Certaines expressions sont néanmoins apparues dans l’usage, telles que : saut technologique, lorsque la conception des produits techniques subit des évolutions majeures; transfert de technologie; nouvelles technologies.
Source : Wikipedia
(Afrik Management/ Juin 2024)
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