Le centre du Japon est connu pour ses nombreuses sources chaudes naturelles et ses centres d’hydrothérapie. Cette région connue sous le nom de Fossa Magna est en effet située dans une zone volcanique, dont l’activité est liée à la rencontre de plusieurs plaques tectoniques. La plaque des Philippines plonge en effet sous la plaque eurasienne et la plaque nord-américaine. La plaque des Philippines elle-même surplombe la plaque Pacifique qui entre en subduction un peu plus au large. Bref, il s’agit d’un vrai « micmac » tectonique. Pas étonnant que l’on trouve à cet endroit un fort gradient de température qui donne naissance à ces sources d’eau chaude. Sauf que cette eau est bien plus particulière qu’il n’y paraît. Il ne s’agirait en effet pas d’eau météorique, c’est-à-dire de l’eau d’infiltration provenant des pluies, mais bien d’eau fossile âgée de plusieurs millions d’années.
CARTE TECTONIQUE DU JAPON. LA PLAQUE AMOUR EST ASSOCIÉE À LA PLAQUE EURASIENNE ET LA PLAQUE D’OKHOSTK À LA PLAQUE NORD-AMÉRICAINE. © STING AND PP TOM, WIKIMEDIA COMMONS, CC BY-SA 2.5
De l’eau fossile circulant à très grande profondeur
Si ce fait est certes connu depuis longtemps, une nouvelle étude a pour la première fois identifié l’origine de cette eau fossile. Publiés dans la revue Journal of Hydrology, les résultats d’analyse de la composition de l’eau montrent qu’elle provient de réservoirs anciens très divers situés en profondeur dans la lithosphère, ayant entre 1,5 et 5 millions d’années ! Certaines sources semblent ainsi provenir d’eau stockée au sein des différentes plaques en subduction. L’étude révèle la structure très complexe de la circulation de l’eau, au-delà de 100 kilomètres de profondeur, dans cette région si particulière.
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