Souvent mal perçus en milieu professionnel, les moments où l’on fixe le vide ne sont pas inutiles ! Une étude de la revue Nature suggère que rêvasser stimule la formation de nouveaux réseaux neuronaux, favorisant l’assimilation et le traitement des informations. Cette recherche, menée via des expériences sur des souris, révèle l’importance de ces phases de détente cérébrale pour la mémoire et la plasticité cérébrale, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives sur les bienfaits de la rêverie, même au travail.
Dans le milieu professionnel, un individu surpris à fixer le vide durant une réunion est souvent perçu comme désengagé ou ennuyé. Cependant, des travaux récents menés par des scientifiques américains et publiés dans la prestigieuse revue Nature suggèrent que ces moments d’absence pourraient en réalité être bénéfiques pour notre cerveau. L’étude avance que le fait de se perdre dans ses pensées peut stimuler la création de nouveaux réseaux neuronaux, améliorant ainsi notre capacité à assimiler et traiter les informations.
SE LAISSER ALLER À LA RÊVERIE POURRAIT STIMULER LA CRÉATION DE NOUVEAUX RÉSEAUX NEURONAUX. © DRAZEN, ADOBE STOCK
Comment les travaux ont-ils été menés ?
Les chercheurs ont mené une série d’expériences sur des souris. Il s’agissait d’observer l’activité cérébrale des rongeurs alors qu’ils étaient exposés à deux images de damiers distinctes, projetées sur un écran suivi d’une période d’écran gris d’une minute. Ils ont découvert que, bien que les souris soient physiquement inactives, leurs neurones continuaient d’émettre des signaux électriques spécifiques à chaque image, même durant les moments de vide visuel. Plus fascinant encore, lorsque les souris fixaient l’écran gris, leur activité neuronale ne s’arrêtait pas ; elle imitait celle observée lors de la visualisation des images, laissant supposer que les rongeurs étaient en train de « rêver » des images précédemment vues.
Des phases de rêverie essentielles
Cette activité neuronale se manifestait principalement quand les souris étaient détendues, surtout en début de journée après avoir été exposées à plusieurs reprises aux mêmes images. Les chercheurs ont observé que ces phases de rêverie paraissent essentielles à la distinction et la mémorisation des deux images distinctes.
Les implications de cette découverte sont considérables. Les périodes d’apparente inactivité contribueraient à la plasticité cérébrale – la capacité du cerveau à se modifier et à s’adapter. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour établir une relation causale définitive entre rêverie et plasticité cérébrale, les résultats actuels sont prometteurs.
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