En prélude à la Cop28 qui aura lieu en novembre 2023 aux Émirats arabes unis, les dirigeants africains ont organisé un événement inédit. Il s’agit du premier sommet sur le climat qui s’est tenu le lundi 04 septembre 2023 à Nairobi au Kenya, sur quatre jour.  La sécurité a été renforcée à Nairobi et les routes seront fermées autour du lieu du sommet. Selon le gouvernement, 30 000 personnes sont accréditées pour l’événement. Avec un agenda très ambitieux, parmi lesquels faire du continent une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables et mobiliser l’aide financière internationale pour révéler son potentiel, l’évènement a suscité l’intérêt de toutes les grandes puissances. La rédaction du premier magazine africain d’information libre et crédible, Afrik Management, vous fait une analyse de ce sommet.

Emmanuel Dulac HOUSSOU, Correspondant Afrik Management Bénin

Plusieurs raisons justifient l’organisation d’un sommet sur le climat pour le continent africain

1. Stratégie géopolitique : les pays africains veulent se positionner aujourd’hui comme des acteurs actifs de changement dans le monde. Ils veulent avoir voix au chapitre et mieux qu’hier être à même de défendre dans les grandes instances de décision les intérêts du contient. C’est l’une des marques qu’a reconnu et salué les représentants de l’ONU présents à ce sommet.
2. Vulnérabilité climatique : L’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables aux changements climatiques. Les pays africains font face à des défis tels que la sécheresse, les inondations, la désertification et la dégradation des ressources naturelles, qui peuvent avoir des conséquences graves sur la sécurité alimentaire, la santé, l’accès à l’eau potable et l’économie.
3. Adaptation et atténuation : Les pays africains doivent élaborer des stratégies d’adaptation et d’atténuation pour faire face aux effets des changements climatiques. Ces stratégies exigent des financements et des technologies appropriées. Un sommet sur le climat en Afrique pourrait permettre de mobiliser le soutien international nécessaire pour renforcer les capacités d’adaptation, d’atténuation et de résilience des pays africains.
4. Partage des connaissances et meilleures pratiques : Les pays africains peuvent bénéficier de l’expérience et des connaissances des autres pays confrontés aux mêmes défis. Un sommet sur le climat en Afrique pourrait offrir une plateforme pour le partage des connaissances, des meilleures pratiques et des leçons apprises, afin de renforcer les politiques et les actions climatiques en Afrique.
5. Engagement international : Un sommet sur le climat en Afrique pourrait être une occasion pour les pays africains de promouvoir leur engagement envers la lutte contre les changements climatiques et de demander un soutien accru de la communauté internationale. Cela pourrait également permettre aux pays africains de contribuer aux négociations internationales sur le climat et d’influencer les politiques et les accords mondiaux.
6. Promotion des énergies renouvelables : L’Afrique a un énorme potentiel en termes d’énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne. Un sommet sur le climat en Afrique pourrait aider à promouvoir l’investissement dans les énergies propres et à encourager les politiques favorables aux énergies renouvelables, ce qui pourrait contribuer non seulement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à la création d’emplois et au développement économique durable.

Promouvoir le potentiel des énergies renouvelables, l’une des décisions fortes du Sommet de Naïrobi

Sur la queston des énergies renouvelables, pour limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle prévu par l’accord de Paris, l’investissement doit atteindre 2 000 milliards de dollars par an dans ces pays en l’espace d’une décennie, a calculé le FMI.

Un projet de « déclaration de Nairobi » consulté par plusieurs sources, dont l’AFP, mais encore en négociation souligne le « potentiel unique de l’Afrique pour être une partie essentielle de la solution ». Selon nos sources, ce document rappelle le vaste potentiel de la région en énergies renouvelables, sa main-d’œuvre jeune et ses atouts naturels, notamment 40 % des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, essentiels pour les batteries et l’hydrogène.

Mais les défis sont écrasants pour un continent où quelque 500 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. Et les dirigeants africains ne cessent de souligner les obstacles financiers considérables.

L’Afrique, qui abrite 60 % des meilleurs potentiels mondiaux en énergie solaire, n’a toutefois qu’une capacité installée similaire à la Belgique, ont souligné récemment le président kényan et le patron de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En cause, notamment : seuls 3 % des investissements mondiaux de la transition énergétique arrivent en Afrique, ont-ils déclaré.

En résumé, ce premier sommet sur le climat en Afrique, Nairobi 2023 a été une opportunité pour les pays africains de valoriser leurs préoccupations climatiques spécifiques, de mobiliser le soutien international et d’élaborer des politiques et des actions climatiques qui répondent aux besoins et aux défis particuliers du continent.