Propriété du groupe canadien Endeavour et premier site aurifère du Sénégal, le complexe Sabodala-Massawa se dotera prochainement d’une centrale solaire photovoltaïque de 37 mégawatts pour son alimentation énergétique.
L’annonce a été faite le 2 août par la direction d’Endeavour Mining, dont le milliardaire égyptien Naguib Sawiris est le principal actionnaire (19 %). L’entreprise annonçait par ailleurs le même jour ses résultats pour le second trimestre 2023 (524 millions de dollars de chiffre d’affaires et 54 millions de dollars de résultat net).
Un investissement de 55 millions de dollars
Estimée à 55 millions de dollars, l’installation fournira une production annuelle de 73 GWh et complètera la centrale électrique au fioul lourd de 36 MW, présente sur le site, et actuellement en cours d’extension. Coté à la Bourse de Londres et principal producteur d’or d’Afrique de l’Ouest, Endeavour confirme ainsi sa volonté d’accélérer la mise en place de politiques énergétiques décarbonées, l’intégration du solaire au mix énergétique des mines étant l’une des options les plus usitées par les acteurs de la filière.
Dans cette optique, l’opérateur minier a précisé qu’il avait fait appel à la société allemande Dornier Suntrace pour concevoir et superviser la construction de l’unité de production photovoltaïque. Celle-ci disposera par ailleurs d’un système de batteries de 16 MW, qui devrait permettre d’économiser, à terme, jusqu’à 13 millions de litres de carburant par an. De quoi réduire de 22 % le coût de l’électricité et de 24 % les émissions de CO2 du complexe Sabodala-Massawa, né de la fusion des opérations, en 2020, entre la mine de Massawa – jusqu’alors détenue par Teranga Gold– et la proche exploitation de Sabodala.
L’entrée en service de la centrale est prévue pour 2025 et devrait être réalisée juste après le bouclage du projet de renforcement de la capacité de production aurifère du complexe Sabodala-Massawa, annoncé pour la fin du premier semestre 2024.
Le pari minier gagnant de Naguib Sawiris
Une montée en puissance du site qui devrait conforter un peu plus le pari minier de l’homme d’affaires Naguib Sawiris. Après avoir fait fortune dans les télécoms, le milliardaire d’origine copte a patiemment construit, dès 2012, une position capitalistique dans le secteur minier en prenant une série de participations (La Mancha, Endeavour Mining, Golden Star, Altus Strategies…). En 2021, il franchit un palier en contrôlant l’ensemble de ses actifs miniers via un véhicule dédié, le fonds d’investissement La Mancha, doté de 1,4 milliard de dollars et spécifiquement tourné vers l’exploitation d’or et des métaux entrant dans la composition des batteries électriques. Une bonne manière de tirer parti de la consolidation d’un secteur encore très morcelé et des perspectives de croissance associées.
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