L’enquête démographique et de santé continue, réalisée en 2019 au Sénégal
par l’agence nationale des statistiques et de la démographie montre que,
30,5% de femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées ou en union avant l’âge
de 18 ans, et 8,8% avant l’âge de 15ans.
Cette situation n’est pas sans conséquence, car, on constate que les régions qui
ont un taux de scolarisation plus élevé ont généralement un pourcentage de
mariages d’enfants plus faible et vice versa. Le taux d’achèvement des filles est
de 28,20% et le taux de mariages d’enfants de 30,5% au niveau national. Dans
la région de Kolda où ces types de mariages sont pratiqués (69%), seulement
18,10% parviennent à achever leur scolarité.
Il faut tout de même rappeler que le Sénégal a ratifié toutes les conventions
internationales pour la protection des femmes, notamment la convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Il y a
aussi le protocole additionnel à la charte africaine des droits de l’homme et des
peuples relatif aux droits des femmes au niveau régional. Dans son article 06, il
prône l’abandon des mariages d’enfants et dans son article 12, les droits à
l’éducation pour les filles.
Malgré toutes ces dispositions, les mariages d’enfants persistent et l’accès
difficile des filles à une éducation de qualité demeure.
C’est dans cette perspective que le Réseau des Jeunes en partenariat avec la
Coalition Nationale des Organisations contre les Mariages d’Enfants (CONAME),
a organisé à Dakar un forum ce 11 Août veille de la journée internationale de la
jeunesse, sur le thème « Jeunes Force de Proposition et d’Action pour
l’Accélération de l’Elimination des Mariages d’Enfants au Sénégal ».
La présidente nationale de la coalition nationale pour l’abandon du mariage
des enfants au Sénégal, Marie Thérèse SAMBOU affirme à ce sujet « qu’il est
important pour nous de réfléchir en terme d’approche et aussi en terme de
positionnement des jeunes en tant que force d’action pour accélérer l’abandon
des mariages d’enfants ». Il s’agit de renforcer l’engagement des jeunes dans le
processus d’abandon des mariages d’enfants et du plaidoyer pour le
relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans au Sénégal.
Marie Thérèse SAMBOU explique que les membres de la société civile sont là
« pour réfléchir, voir quelles sont les stratégies qui ont déjà porté leurs fruits et
qui ont permis d’avoir des résultats au niveau communautaire, régional et
national et qui permettront de présenter des évidences qui seront utilisées
dans le cadre du plaidoyer ».
On attend donc des jeunes venus des 14 régions du Sénégal, qu’ils
comprennent les enjeux et défis de la problématique des mariages d’enfants et
l’éducation des filles. Ce forum permettra aussi de dégager des pistes d’actions
stratégiques bien définies afin de renforcer la participation des jeunes dans la
promotion de l’éducation des filles, ceci à travers différents panels.
Guy René EKANI
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