« Le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs, qu’on lui fait dire ce qu’on veut. Les chiffres parlent mais ne crient jamais : c’est pourquoi ils n’empêchent pas les amis de M. Chalamont de dormir ! » Extraits du film Le Président.
La dictature de la nébuleuse des experts
Autant il est indispensable, durant une crise, de disposer de données et de chiffres clairs, vérifiés, reflétant la réalité, afin de prendre des décisions rationnelles, autant il faut se méfier de la « dictature » de ces mêmes chiffres et données, et encore plus de la nébuleuse d’ « experts » et de « sachants » qui vont s’abattre sur le pauvre manager, proie facile puisqu’il mène sa barque en pleine incertitude .
La bonne méthode (que j’ai personnellement éprouvée), c’est :
1 – ne jamais tenir un chiffre ou une donnée pour acquis, tant qu’il/elle n’a pas été vérifié(e) ;
2 – vous poser systématiquement la question : « Qu’est-ce que ça veut dire ? ». Un chiffre, une donnée n’ont rien à « dire » par eux-mêmes mais ils « veulent dire », donc ils « signifient » quelque chose, ils ont un sens, et ils s’inscrivent dans un réseau d’autres données et d’autres chiffres qui doivent tous être analysés en même temps .
Bref, chaque donnée ne prend sens qu’en étant replacée dans un
contexte ; et le travail du manager de crise, ce n’est pas simplement de collecter des données, c’est de les trier et de les relier entre elles. Donc, dès le début de la gestion de crise, faites passer le message à tout le monde : chacun son boulot et chacun chez soi, le manager reconnaîtra les siens !
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