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Un site unique au monde : ces empreintes vieilles de 76 000 ans révèlent des secrets inédits sur nos ancêtres

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Une nouvelle étude rapporte la découverte de plusieurs pistes d’empreintes humaines fossilisées dans un ancien champ de dune, sur la côte sud-africaine. Datant de plus de 76 000 ans, certaines présentent la plus ancienne preuve de l’utilisation d’un bâton pour marcher, tandis qu’une autre semble avoir été laissée par un individu en train de courir. Autant de détails qui nous plongent au cœur de la vie de nos lointains ancêtres.

Trouver des empreintes fossiles de pas humains est toujours un événement. « Elles représentent quelque chose de très spécial, témoigne Charles Helm, chercheur à l’université Nelson-Mandela dans The ConversationUne piste  semble toujours avoir été créée la veille, et le fait que nos propres ancêtres aient produit de telles empreintes leur donne une signification toute particulière. C’est toujours un grand moment pour les chercheurs d’en trouver. »

On imagine alors assez bien l’engouement qu’a produit la découverte de sept nouvelles pistes le long de la côte sud-africaine. Si la région est bien connue pour la présence très ancienne de populations , comme en témoignent les nombreuses empreintes déjà identifiées, notamment en 2016 sur la voûte et les  d’une grotte située à Brenton-on-Sea, ces dernières découvertes relayées dans la revue Ichnos n’en sont pas moins exceptionnelles.

Empreintes de pas découvertes dans une cavité de la côte du Cap. © Helm et <em>al.</em> 2024, <em>Ichnos</em>

Empreintes de pas découvertes dans une cavité de la côte du Cap. © Helm et al. 2024, Ichnos

Des traces laissées dans le sable il y a plus de 76 000 ans

Le contexte géologique dans lequel elles ont été préservées vaut déjà la peine d’être mentionné. Toutes ces pistes ont en effet été découvertes dans un type de  qu’on appelle des « éolianites ». Ces roches proviennent de la compaction et de la  de grains sédimentaires, souvent du , transportés par le . En d’autres termes, il s’agit souvent de champs de dunes fossilisés.

La côte à proximité de Brenton-on-Sea, en Afrique du Sud, est marquée par la présence d'éolianites, des dunes fossilisées. © Helm et <em>al.</em> 2024,<em> Ichnos</em>

La côte à proximité de Brenton-on-Sea, en Afrique du Sud, est marquée par la présence d’éolianites, des dunes fossilisées. © Helm et al. 2024, Ichnos

Le paysage géologique du cap Sud est ainsi largement dominé par des éolianites, qui témoignent de la présence d’un ancien champ de dune il y a 113 000 à 76 000 ans. À cette époque, le niveau de l’océan est plus bas et le littoral se trouve environ à 2-3 kilomètres de sa position actuelle. Dans cet environnement certainement riche en ressources, se sont succédé plusieurs groupes humains, comme en témoignent les outils et artefacts découverts dans les grottes jalonnant la côte actuelle. Et en se promenant sur les dunes de sable, ces individus auraient laissé derrière eux de nombreuses traces de pas. Il est cependant relativement rare que ces empreintes soient conservées. Fort heureusement pour nous, les conditions ont permis ici de les fossiliser avant quelles ne soient effacées par l’eau ou le vent. Les traces ont en effet été rapidement remplies par un dépôt de sable légèrement différent. Ce sont ces moulages que les chercheurs ont découvert au plafond de petites grottes creusées par la mer dans les éolianites. Ce type de témoignage est excessivement rare.

Les empreintes (flèches blanches) ont été réalisées dans le sable il y a plus de 76 000 ans. © Helm et<em> al.</em> 2024, <em>Ichnos</em>

Les empreintes (flèches blanches) ont été réalisées dans le sable il y a plus de 76 000 ans. © Helm et al. 2024, Ichnos

Les traces d’un homme en train de courir et de l’utilisation de bâtons

Mais ce n’est pas tout ce qui fait la valeur des nouvelles pistes découvertes. Trois d’entre elles suggèrent en effet l’utilisation de bâtons pour marcher ou tracer des dessins dans le sol sableux. Il s’agit d’ailleurs du plus ancien témoignage de ce type. Une autre serait la plus ancienne trace laissée par un individu en train de courir.

L’ensemble laisse donc penser que ce site, à proximité de la ville de Brenton-on-Sea, n’a pas été qu’un simple lieu de passage, mais bien un site d’habitation pérenne à partir duquel des groupes Homo sapiens ont vaqué à leurs occupations quotidiennes.

Par FUTURA

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